Hydro-Québec veut moins de pannes et que le courant passe plus

Ali Dostie
Hydro-Québec veut moins de pannes et que le courant passe plus
Améliorer la qualité de service, augmenter la production d’électricité et aider la clientèle à mieux consommer l’énergie ont été les enjeux abordés. (Photo : Gracieuseté)

Dans son Plan d’action 2035 présenté à des élus et acteurs de la Montérégie le 28 mars, Hydro-Québec entend réduire de 35% le nombre de pannes sur son réseau d’ici sept à dix ans.

En Montérégie, il y a eu 9557 pannes brutes (interruptions non planifiées de cinq minutes et plus) en 2019. En 2023, Hydro-Québec en a recensé 10 659 en 2023; une hausse de 11,5%.

Pour ces deux années, la durée moyenne des pannes est passée de 207 à 271 minutes.

Le bond est toutefois plus significatif en ce qui concerne l’indice de continuité (IC) brut. Celui-ci prend en considération notamment les pannes non planifiées, celles qui surviennent lors d’événements météorologiques majeurs et les pannes planifiées.

En Montérégie, l’IC était de 1132 en 2023, comparativement à 629 en 2019. Il représente la durée totale d’interruptions, en minutes, qu’ont vécu les clients en une année.

L’indice de continuité de la Montérégie présente une courbe semblable à celle pour l’ensemble du Québec durant la même période. A contrario, des IC sont toutefois en baisse dans certaines régions, comme Lanaudière, les Laurentides et l’Estrie.

«La région de la Montérégie est plus dense. Vu qu’il y a une plus grande densification pour le nombre de clients, l’indice est plus élevé. C’est pour cette raison qu’on s’y attarde et qu’on fait plusieurs blitz», indique Maxime Lajoie directeur principal, Conception intégrée et gestion de l’actif

Problèmes et investigation
En janvier, le conseil municipal de Châteauguay a adopté une résolution demandant à Hydro-Québec d’investiguer sur les pannes récurrentes survenues récemment dans le secteur. Le conseil demandait aussi que des correctifs soient apportés.

Une analyse par une patrouille sur le terrain est en cours, confirme Maryse Dalpé, directrice principale, Opérations et maintenance Quand on aura un retour, on pourra définir notre plan d’action pour le secteur. Des rencontres ont été faites avec milieu, ils sont satisfaits de la pris en charge.»

Des interventions ciblées sont ainsi effectuées dans des secteurs plus problématiques. C’est le cas notamment à Sainte-Julie et Saint-Lazare.

À Brossard, les efforts pour réduire le nombre de pannes ont porté fruit. Rappelons qu’à l’été 2022, des citoyens du secteur M rapportaient de nombreuses interruptions de services.

Sophie Brochu, à ce moment PDG d’Hydro-Québec, avait rencontré Doreen Assaad.

«C’est un travail continu qu’on fait, commente aujourd’hui la mairesse. Il y a encore des améliorations à faire, mais c’est vraiment moins marqué, en raison de mes représentations et des interventions de la part de citoyens.»

Elle souligne les «actions sans précédent» mises en place par Hydro-Québec sur le terrain pour sécuriser le réseau et réaliser des interventions sur la végétation.

Mieux communiquer
Dans sa gestion des pannes, la société d’État s’engage également à améliorer sa communication auprès de sa clientèle; une visée qui prévaut également pour ses échanges avec les villes.

«Beaucoup d’idées sont ressorties et un rapprochement de notre part est souhaité avec les collectivités, pour avoir une aide dans l’explication des choses, pour arriver ensemble à bien communiquer les intentions et actions sur le terrain», relate Maryse Dalpé, au sujet des rencontres tenues le 28 mars à Brossard. Une quarantaine de participants y ont pris part.

«Aidez-nous à vous aider» est la façon dont Mme Dalpé résume le propos des villes.

Un discours qui résonne pour le préfet de la MRC Roussillon et maire de Delson Christian Ouellette. «Quand il y a une panne, dans la vraie vie, les directeurs généraux des villes, les maires, on va sur le site web d’Hydro-Québec comme tout le monde. Ce qu’on a demandé, c’est d’être plus en symbiose, qu’il y ait un meilleur partage d’informations», relève-t-il.

Car les mesures d’urgence des pannes prolongées sont la responsabilité des villes, et c’est vers elles que les citoyens se tournent en cas de besoin.

«La communication est la base de tout, poursuit M. Ouellette. Il nous faudrait un interlocuteur pour ne pas avoir à aller sur le site.»
M. Ouellette sort satisfait de cette rencontre avec les représentants Hydro-Québec, rencontre qui servait notamment à «recueillir les commentaires» des villes et diverses organisations et groupes environnementaux.

La mairesse de Brossard Doreen Assaad, qui se montre aussi enthousiaste de ces discussions, exprime par ailleurs le souhait de voir une «plus grande agilité» de la part d’Hydro-Québec lorsqu’il est question de synchroniser certains travaux et chantiers.

Pourquoi des pannes
Au moins 40% des pannes sont causées par la végétation, d’où la nécessité d’élaguer et couper des arbres.

Les interventions sur la végétation seront l’un des moyens pour y arriver et, à cet effet, la société d’État veut améliorer la communication auprès de la clientèle.

«Nous feront des activités circonscrites et plus intenses, intensifier nos interventions auprès de nos réseaux. Comparativement aux pratiques passées, on réduit le cycle et on va chercher plus d’arbres dangereux», détaille Mme Dalpé.

«Et on veut s’annoncer d’avance, poursuit-elle. Un arbre a une vocation très émotive, on veut travailler avec les clients.»

La faune (écureuils, corneilles, etc.) et l’équipement – «le réseau est vieillissant», mentionne Mme Dalpé – sont les deux autres principales causes de pannes.

Depuis quelques mois, Hydro-Québec indique maintenant sur son site Web lorsqu’une panne constitue une intervention préventive lors d’une fuite de gaz, pour faire comprendre aux clients que son réseau n’est pas en cause.

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