Bibliothèques : quelles villes appliquent encore des frais de retard ?

Ali Dostie
Bibliothèques : quelles villes appliquent encore des frais de retard ?
Cinq villes de la Rive-Sud n’ont pas aboli les frais de retards. (Photo : Archives)

Quelques villes de la Rive-Sud appliquent encore les frais de retard dans leur bibliothèque, allant en contre-sens de la recommandation de l’Association des bibliothèques publiques du Québec (ABPQ). Pourquoi et combien rapportent-ils?

Longueuil
Questionné en septembre 2022 sur la possibilité d’abolir les frais de retard, la Ville avait indiqué être en réflexion. Une position qu’elle maintient, près de deux ans plus tard.

«La Ville est en constante réflexion au sujet des frais et des politiques à appliquer en regard des données disponibles, incluant les disponibilités budgétaires», mentionne-t-elle.

Ces dernières expliquent notamment pourquoi ils sont jusqu’à maintenant maintenus.

En 2023, les frais de retard ont rapporté 98 322$ à la Ville de Longueuil.

À cette somme s’ajoutent un peu plus de 13 000$ provenant des frais de location de CD et DVD . «Les éliminer entraînerait un manque à gagner conséquent pour la Ville», soutient-elle, alors qu’il n’est pas envisagé de mettre fin à ces frais de location.

Brossard
Les frais de retard ont engendré des revenus de 32 212$ à la bibliothèque de Brossard Georgette-Lepage.

La Ville n’envisage pas de les abolir.

Saint-Philippe
La Municipalité affirme que la question de l’abolition des frais de retard à la bibliothèque Le Vaisseau d’or est un «dossier en cours», mais elle ne reçoit pas de demande spécifique en ce sens des usagers.

«Les frais de retard ont pour objectif principal d’inciter les usagers à rapporter les emprunts dans le délai prescrit afin que les documents puissent circuler dans la communauté», précise Marilou Robert, directrice des communications.

En 2023, ils ont rapporté 2 042$.

Les frais de retard sont toutefois abolis durant le mois de décembre.

Valleyfield
La question d’abolition de frais de retard à la bibliothèque Armand-Frappier, à sa succursale de Saint-Timothée et à la bibliothèque Maxime-Raymond est actuellement analysée par la Ville de Salaberry-de-Valleyfield.

«Nous reconnaissons qu’il peut s’agir d’un gain considérable pour la mission d’inclusion sociale des bibliothèques, signifie Valérie St-Onge, conseillère en communication. Une décision sera prise au cours des prochains mois à cet effet.»

Ces frais représentent des revenus d’environ 10 000$ l’an dernier.

Sainte-Julie
Du côté de Sainte-Julie, les amendes, incluant celle pour les livres endommagés ou perdus, ont rapporté 22 505$ à la bibliothèque.

«Concernant les frais de retard, cela a été longuement réfléchi à l’époque, car nous souhaitions nous doter d’un mécanisme pour nous assurer, par respect pour tous les usagers, que les volumes puissent être retournés à temps afin d’être consultés par les autres usagers sur la liste d’attente», souligne Julie Martin, directrice des communications et des relations avec les citoyens.

La Ville poursuit sa réflexion afin de s’assurer que les usagers ramènent les livres à la date d’échéance prévue.

Pourquoi abolir les frais de retard?
L’ABPQ prône l’abolition des frais de retard qui, juge-t-elle, «peuvent constituer une barrière économique qui entrave l’accès aux ressources et aux services des bibliothèques pour les personnes financièrement défavorisées au sein de nos communautés, en particulier les mineurs».

Elle relève qu’ils peuvent également être source de conflit entre le personnel et les citoyens.

Au Québec, 675 villes, dont 66 en Montérégie, ont aboli les frais de retard. Cela représente 65% des bibliothèques publiques.

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