On peut dire que le Centre d’entraide bénévole est véritablement le cœur de Saint-Amable puisque c’est souvent là que proviennent les petits et grands gestes qui vont droit au cœur!
L’organisme célébrait son 30e anniversaire de fondation la fin de semaine dernière en organisant des journées portes ouvertes et la maison située sur la rue Principale bourdonnait d’activités pendant ces deux jours, soit plus qu’à son habitude, ce qui n’est pas rien!
De son côté, le directeur Michel Martel n’a plus besoin de présentation puisqu’il est à la tête du CEB depuis le siècle dernier..! Bon, plus sérieusement, il voit au bon fonctionnement de l’organisme depuis 1999 et il supervise plus d’une centaine de bénévoles qui se dévouent afin de favoriser l’entraide dans la communauté, dont plus de la moitié sont actifs à chaque semaine.
Le centre a subi une importante évolution depuis ses débuts en 1982, alors que ses locaux étaient situés dans le petit bureau municipal du 536, rue Daniel. Au début, l’organisme faisait surtout du transport aux aînés pour qu’ils puissent aller dans les cliniques et hôpitaux de la région, faire leurs déplacements importants, etc. Peu de temps après, le service de popote roulante a vu le jour, répondant à une demande de la part d’une partie de la population, et, depuis, les services n’ont pas cessé de croître, alors qu’on en dénombre aujourd’hui près d’une vingtaine.
Large sourire aux lèvres, M. Martel souligne que, parfois, les gens ne connaissent pas tous les services offerts par le CEB, mais ces journées portes ouvertes ont contribué à mieux faire connaître les nombreuses ressources qu’on y retrouve.
L’ange gardien
Quant à Michel Martel, c’est « l’ange gardien de Saint-Amable » depuis maintenant 13 ans et l’homme, entouré de son équipe de bénévoles, semble encore animé par le feu sacré. « Nous avons vécu de beaux moments depuis que je suis arrivé. C’est très gratifiant parce qu’on a l’impression d’aider vraiment les gens de la communauté. Dans le fond, on vit avec le monde! »
« Il y a par contre des bouts moins facile, c’est évident. On voit souvent des situations où des familles vivent de la détresse, doivent composer avec la pauvreté; ils sont désemparés à l’occasion. Ce qui n’est pas facile également, c’est que, des fois, on a l’impression que nous n’avons pas tous les outils pour aider ces gens. On fait de notre mieux. Et aussi, on doit leur faire comprendre qu’on ne peut pas leur offrir la lune, qu’on les aide selon nos moyens. »
« Parfois, les gens qu’on rencontre se sentent perdus d’une certaine façon. Nous essayons alors de leur faire reprendre contact et, parfois, ils se rendent compte qu’ils ont eux même les moyens de s’aider », explique le directeur.
La popularité des certains services ne se dément pas, au grand plaisir de l’équipe du centre. « Les dîners communautaires, qui ont lieu deux fois par mois, c’est très fort! On accueillait une quarantaine de personnes il y a deux ans seulement, et maintenant, c’est plus d’une centaine de dîneurs qui viennent dans la grande salle. Il faut dire qu’on fait tout pour garder le prix très raisonnable, soit 5 $. »
À ses côtés, Réal Dubuc, qui siège au conseil d’administration, sourit : « C’est une bonne occasion de placoter en même temps, de se voir! Pour certains, ce sont leurs deux seules sorties du mois. Les gens aiment bien ça. »
Récemment, le vestiaire familial, où l’on met en vente des articles à des prix très modiques, ainsi que l’entrepôt, ont été réaménagés. La superficie du vestiaire a triplé et celle de l’entrepôt a plus que doublé, ce qui a fait que les revenus provenant de ces secteurs ont eux aussi pris de l’expansion, une bonne nouvelle quand on sait que cet argent sert au financement d’activités à la population de Saint-Amable.
Besoins en hausse
Les services du Centre d’entraide bénévole sont de plus en plus sollicités, règle générale, mais de là à dire qu’il s’agit d’une preuve que les besoins et la pauvreté dans la région vont en grandissant, Michel Martel émet un bémol à ce sujet. Il tient à rappeler que la population de Saint-Amable est en forte progression, ce qui fait qu’il est normal que les demandes soient en progression.
« Par contre, on voit de plus en plus de jeunes familles. Les aînés, c’est un peu notre clientèle traditionnelle, ils viennent plus facilement au centre, mais les jeunes familles sont de plus en plus présentes. Elles vivent souvent de revirement de situation qui ne sont pas faciles, comme des divorces, des maladies, etc., et ça les affecte. Elles sont tellement accoté jusque là financièrement… », explique le directeur en mettant la main sous son menton, comme pour signifier que leur marge de manœuvre est minime.
C’est pourquoi la présence du Centre d’entraide bénévole sur le territoire est si rassurante puisqu’on y retrouve aide, compréhension et souvent une oreille salutaire qui permet d’enfin laisser sortir une partie du désarroi qui peut survenir quand la vie nous joue des tours!
Et l’autre bonne nouvelle, c’est qu’à 30 ans, comme le CEB, on est dans la pleine force de l’âge!