Grégory Charles offre une soirée rétro rassembleuse

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Par Daniel Hart
Grégory Charles offre une soirée rétro rassembleuse

Après le passage de Damien Robitaille lors de la fête nationale, c’était au tour de Grégory Charles de monter sur la scène extérieure installée au parc de la Rivière-aux-Pins jeudi dernier, lors du 3e Rendez-vous de la mairie, une formule qui se veut un hommage aux anciens premiers magistrats de la municipalité.

Plus de 10 000 personnes se sont pointées sur le site pour voir et entendre l’un des artistes les plus énergiques du Québec.

Grégory Charles avait déjà présenté un concert de type gospel il y a quelques années à l’église Sainte-Famille. La semaine dernière, c’était la première fois qu’il avait l’occasion de se produire en plein air à Boucherville avec ses musiciens et ses choristes devant une foule imposante qui l’a accueilli avec enthousiasme. Le président d’honneur de la soirée, l’ex-maire Hugues Aubertin, s’est fait maître de cérémonie l’espace de quelques instants afin de donner le coup d’envoi à ce spectacle.

L’invité avait préparé un récital conçu sur mesure pour cette soirée. Millésime s’est avéré un voyage dans le passé qui a plongé le public composé en partie de nombreux baby-boomers dans des souvenirs de jeunesse sur le plan musical. Tout au long du concert, le chanteur a alterné entre le répertoire anglophone et francophone des années ’50, ’60 et ’70. Une véritable compilation des grands classiques de la musique populaire puisés dans différents styles. Leur dénominateur commun : des airs rassembleurs qu’une grande partie du public savait reconnaître.

Le chanteur a mis la table avec Promenade sur mars du groupe Offenbach, un succès qui date d’une quarantaine d’années. Son programme se dirigea par la suite dans toutes sortes de directions avec The letter, version Joe Cocker, La poupée qui fait non, de Polnareff, très applaudie au passage, Gimme some lovin’, de Spencer Davis Group et 25 or 6 to 4, de Chicago.

Dans un tout autre registre, il a invité le public à entonner Comme un soleil, l’une des rares pièces qui détonnait avec la balance du programme. C’était comme un clin d’oeil à la météo, car toute la journée durant, il avait été question de possibilités d’orage alors que pour cette soirée, le ciel était plutôt dégagé à la tombée du jour.

Comme pour faire un lien avec un changement de rythme, le chanteur s’est ensuite lancé dans Let it be, suivi d’un blues. Cette page tournée, le vieux rock a pris les devants. Années ’50 à fond la caisse. Hound dog, d’Elvis, a donné le ton. Les spectateurs suivaient la cadence en tapant dans les mains. Avec Whole lotta shakin’ goin’ home, de Jerry Lee Lewis, plusieurs avaient des fourmis dans les jambes et se sont levés pour danser. La séquence rock rétro aura fait swinguer le public.

Les pièces à trois accords se sont succédé à un rythme infernal : Slow down dans laquelle le chanteur s’est offert le luxe d’inventer quelques paroles, What I’d say et l’incontournable Twist and shout. Ce chapitre tourné, la porte était grande ouverte pour surfer sur la vague du rock plus « heavy » des « sixties ». La guitare a été mise à l’avant-plan avec Whole lotta love de Led Zeppelin, suivi de Purple Haze de Jimi Hendrix. Comme le concert coïncidait avec la fête nationale des Américains, le guitariste a interprété un extrait de l’hymne national The Star-Spangled Banner, version à la Hendrix, comme l’avait fait le célèbre musicien disparu alors qu’il avait réveillé la foule à 6 h le dernier matin du festival de Woodstock. Dans cette partie de programme, le spectacle a donné autant de place à la musique qu’au chant. La rythmique s’est ensuite accentuée avec Helter Skelter, Satisfaction et un extrait de Born to be wild.

À la blague, Grégory a laissé savoir qu’il trouvait son auditoire un peu trop calme. Ce n’était que pour mieux faire réagir le public à l’approche de J’entends frapper, J’ai le rock’n’roll pis toé, Naziland et 1990. Il ne lui restait qu’à boucler la boucle rock avec I saw her standing there, un autre succès fort applaudi. Il va sans dire que la foule était chauffée à bloc depuis un bon moment déjà.

En dernière partie, ce fut un atterrissage en douce avec Yesterday, un moment de répit qui a permis au chanteur de reprendre son souffle, Je reviens chez nous, Fais comme l’oiseau, Un musicien parmi tant d’autres, Imagine, Quand les hommes vivront d’amour, l’Hymne à l’amour et Gimme shelter. Le vent annonciateur de pluie commençait à se faire sentir vers la fin de la soirée; plusieurs spectateurs ont quitté les lieux après avoir passé près de deux heures à revivre avec bonheur de merveilleux souvenirs d’une époque révolue en face de celui qui est considéré comme une encyclopédie vivante de la musique populaire au Québec. Le spectacle Millésime aura été l’événement culturel le plus rassembleur à Boucherville cette année.

 

 

 

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