Après avoir passé neuf ans à l’extérieur du pays
Après avoir rempli quelques mandats pour le compte de l’ONU durant neuf ans, l’ancien député péquiste François Beaulne est revenu au Québec en novembre dernier.
Pour de bon. Toujours mordu de politique, il compte faire un retour dans la vie publique. Il a entrepris des démarches auprès des instances du PQ pour indiquer son intention de se porter candidat aux prochaines élections provinciales dans la circonscription de Montarville. À 67 ans, il n’a nullement l’intention de prendre le chemin de la retraite. « Durant mon séjour à l’extérieur, je revenais une fois par année à Boucherville. Lorsque je rencontrais les citoyens dans des endroits publics, ils me demandaient à quand un retour en politique. J’ai ressenti une sympathie et un encouragement de leur part à mon endroit », souligne l’ancien député de Marguerite-d’Youville.
Pour l’heure, ses démarches en sont à un stade embryonnaire. Il lui faut obtenir l’aval du Parti québécois et constituer une équipe qui l’épaulera. S’il redevient député un jour, il entend mettre à profit pour le Québec les expériences qu’il a acquises sur le plan international. Il se sent aussi interpellé par les dossiers qui font l’actualité, notamment la laïcité de l’État et la corruption. Il a également l’intention d’apporter sa contribution pour raviver la flamme des citoyens à la démocratie participative. « Il y a une désaffection de la vie politique au Québec. Un certain cynisme s’est introduit dans la population par rapport à la politique. Cela est malsain », constate l’ex-politicien.
De 2005 à 2013, l’Organisation des Nations-Unies lui a confié des mandats de conseiller politique dans cinq pays : le Cambodge, le Mozambique, le Burundi, la Côte d’Ivoire et la Tunisie. Durant les trois premières années, sa contribution a servi au renforcement des institutions parlementaires et au rôle des députés. Il a d’ailleurs été récipiendaire de la médaille du mérite du Royaume du Cambodge pour sa contribution à la démocratie parlementaire.
Durant son séjour à l’étranger, il avait aussi le mandat de soutenir les pays visités dans leur engagement de transposer en législation les conventions signées avec les Nations Unies, notamment en ce qui a trait aux droits de l’homme, à l’environnement, à l’égalité hommes-femmes de même qu’en matière de corruption. Son influence lui a permis de faire voter des lois au Cambodge et au Mozambique contre la discrimination envers les gens porteurs du VIH et du sida, en plus de participer à la rédaction de lois contre la violence conjugale. Il a été également présent lors de l’élaboration de la nouvelle constitution tunisienne.
L’une des grandes difficultés à laquelle il aura eu à faire face est de côtoyer au quotidien la pauvreté et la misère dans les pays en voie de développement. Il a été témoin de la marginalisation des personnes handicapées, des femmes et des enfants de même que des gens atteints du sida. Il s’est d’ailleurs investi dans plusieurs causes sociales avec des bénévoles qui travaillaient auprès des orphelins et des marginaux.
Après toutes ces années loin du Québec, l’ex-député a ressenti le mal du pays et a choisi de revenir chez lui. Les mandats qu’il a remplis auront été exigeants, admet-il. À son retour, il a eu besoin de se ressourcer et a mûri sa décision : mettre à profit ce qu’il avait appris durant son séjour à l’étranger.