Selon les données de 2012 de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), le quart de la population québécoise âgée de 15 ans et plus était proche aidant, une condition qui touche environ un million et demi de personnes. À l’échelle du pays, un peu plus de 8 millions de Canadiens, soit 28 % des personnes de 15 ans et plus, avaient fourni de l’aide ou des soins à un proche pour un problème de santé de longue durée en 2012…
Comme le souligne le Portrait des proches aidants et les conséquences de leurs responsabilités d’aidant, publié par l’ISQ en 2015, il n’est pas simple d’accompagner un membre de son entourage touché par la maladie, l’invalidité ou la perte d’autonomie. C’est généralement par amour que l’on prend cet engagement moral et volontaire qui peut sembler tout naturel, mais l’étude précise qu’environ 40% des répondants considéraient ne pas avoir eu le choix d’assumer ce rôle…
Selon cette même étude, 70% des répondants ont éprouvé un stress pouvant être lié à la détérioration de l’état de santé de leur proche, à la satisfaction de leurs besoins et à la gestion de leurs propres émotions, car cette même étude spécifie que cet engagement s’accompagne de bouleversements autant pour l’aîné que pour le proche aidant.
Les aider à aider!
Plus près de nous, le Regroupement des organismes montérégiens d’aidants naturels (ROMAN/Appui Montérégie) estime pour sa part que le nombre d’aidants en Montérégie est de plus de 153 300, distribués dans les trois pôles couverts par l’organisme (Ouest, Centre et Est), dont plus de 70 200 pour le secteur Est qui comprend le région, c’est-à-dire la MRC de Marguerite-D’Youville.
Selon la directrice générale de l’organisme, Sonia Lessard : « Ces chiffres illustrent que le soutien financier des projets, en formation, information, soutien psychologique et répit sont devenus des incontournables pour prévenir l’épuisement des aidants d’aînés ». Elle souligne de plus que la courbe démographique démontre que les besoins d’aide ou des soins à un proche pour un problème de santé de longue durée vont en grandissant dans la région, comme partout au Québec.
Rappelons que le ROMAN regroupe 31 organismes, dont notamment le Centre d’entraide bénévole de Saint-Amable, et œuvre de concert avec le réseau des Appuis pour une meilleure qualité de vie des proches aidants d’aînés.
Le ROMAN invite la population à profiter de cette semaine nationale pour soutenir un proche aidant en lui offrant par exemple du répit, un repas chaud ou un coup de main pour l’entretien. Toute aide apportée à un aidant contribuera à réduire la pression momentanément et aidera ce dernier à se maintenir en équilibre, ajoute l’organisme.
Plusieurs moyens permettent de réduire les différents stress touchant les proches aidants :
Comprendre la maladie, l’invalidité ou la perte d’autonomie ;
Accepter de vivre nos émotions ;
Partager avec des gens de confiance ;
Considérer les aspects positifs de l’accompagnement ;
Déléguer certaines tâches (entourage ou services) ;
Prendre du temps pour soi ;
Utiliser l’humour ;
Demander de l’aide ;
Planifier l’avenir.
(Mention de source : ROMAN)
Semaine nationale des proches aidants
C’est en 2003 qu’a été lancée la première édition d’une telle semaine par le Réseau de professionnels pour les proches aidants. Au Québec, la contribution socioéconomique des proches aidants est un phénomène qui prend de l’ampleur. Selon le Conseil des aînés, 360 000 personnes âgées de 55 ans ou plus consacrent 2,5 millions d’heures par semaine à aider un proche.
En novembre 2007, la ministre responsable des aînés, Mme Marguerite Blais, a déposé une motion à l’Assemblée nationale afin de faire reconnaître officiellement la première semaine du mois de novembre comme la Semaine annuelle des proches aidants.
« Comme société, il nous faut reconnaître la contribution exceptionnelle de ces personnes. Ces femmes et ces hommes jouent un rôle-clé dans le soutien offert aux personnes aînées les plus vulnérables et démontrent un dynamisme et une générosité hors du commun.» a souligné la ministre.