À chaque été, durant les périodes de canicule, un certain nombre de personnes ont des ennuis de santé du fait qu’elles soient exposées à un excès de chaleur. En raison des malaises qu’elles éprouvent à ces moments-là, elles peuvent même être hospitalisées. Du moins, les plus vulnérables d’entre elles. Or, la Direction de santé publique de la Montérégie a choisi de se pencher sur ce phénomène en entreprenant une recherche visant à documenter le lien entre la température à l’intérieur des logements et ses effets sur la santé.
«Nous voulons aussi connaître les stratégies auxquelles les gens ont recours pour contrôler la température. Par exemple, ouvrent-ils ou ferment-ils leurs fenêtres? Tirent-ils les rideaux durant le jour lorsque le soleil plombe? Boivent-ils davantage afin de s’hydrater? Prennent-ils des douches fraîches au moins une fois par jour? Vont-ils à l’extérieur de chez eux dans des endroits plus frais?», questionne Dr Marc-André Lemieux, médecin responsable de l’équipe de santé environnementale à la Direction de santé publique de la Montérégie.
Pour les besoins de cette étude, l’organisme est à la recherche de 175 participants. Le profil recherché, deux critères essentiels : il faut être âgé de 60 ans et plus et ne pas utiliser de climatiseur. Ces personnes doivent aussi résider sur le territoire des CISSS de Montérégie centre ou Montérégie Est.
D’ici la fin du mois, chaque participant inscrit recevra une visite à domicile d’environ 30 minutes d’un employé qui installera un thermomètre et posera des questions en lien avec la chaleur pour remplir un questionnaire. Par la suite, trois entrevues téléphoniques d’environ 15 minutes chacune seront réalisées au cours de l’été. À la fin du projet, une autre visite à domicile est prévue pour récupérer le thermomètre et remettre une compensation financière allant jusqu’à 40 $.
Les personnes intéressées à ce projet de recherche doivent s’inscrire auprès d’Isabelle Tardif
(450) 928-6777, poste 14046.
«Avec les résultats que nous compilerons, nous comptons formuler des recommandations assez précises pour faire ressortir les bonnes stratégies et aussi développer des outils pour les intervenants comme les infirmières qui visitent les personnes vulnérables à domicile», explique Dr Lemieux.
À l’été 2010, pendant l’une des grandes vagues de chaleur observée dans la région, les transports ambulanciers en direction de l’hôpital avaient connu une recrudescence de 26%. La Direction de santé publique avait aussi noté une hausse inhabituelle de 40% des décès sur le territoire au cours de cette même période. En chiffres, cela signifie 56 décès de plus pour un total de 140. Durant les récentes années, la situation est revenue à la normale.
Le projet de recherche en cours, réalisé en collaboration avec le Centre de recherche de l’Hôpital Charles-Le Moyne, s’échelonnera sur deux ans. L’année prochaine, 175 autres participants referont le même exercice. Les résultats de l’étude seront connus en 2019.