Le ministère de la Santé et des services sociaux (MSSS) procèdera à la fermeture de 400 lits en CHSLD au Québec dans les chambres qui hébergent plus de deux résidents, selon un article du Journal de Montréal paru le 23 mai dernier. Cette décision n’aidera pas les quelque 3 000 personnes qui sont présentement en attente d’une place en centre d’hébergement de soin de longue durée à travers la province, dont 684 en Montérégie seulement.
La directive aurait été émise en janvier dernier par le MSSS afin de limiter les chambres à deux lits au maximum, car certaines d’entre elles accueillaient trois, quatre et même jusqu’à cinq lits par chambre… Cette mesure a donc été prise pour permettre un peu plus d’intimité chez ces aînés et améliorer le contrôle des infections.
Si cette décision permettrait de limiter les lits par chambre en CHSLD à un nombre raisonnable de deux, le MSSS ne peut par contre confirmer que les 400 lits fermés pourront être réintégrés dans le réseau, malgré le fait que 2 996 personnes âgées sont sur une liste d’attente, selon les plus récents chiffres du ministère (avril 2017). Plus de la moitié de ces personnes, soit 1 608, restent actuellement dans leur domicile en attendant qu’une place se libère.
Au lendemain de cette parution, la porte-parole du Parti québécois en matière de santé, d’accessibilité aux soins et de soutien à domicile, Diane Lamarre, a dénoncé la détérioration de l’offre de soins et de services à domicile.
Selon les chiffres officiels présentés par la députée, le budget consacré au soutien à l’autonomie des personnes aînées a diminué de près de cinq millions de dollars entre 2014-2015 et 2015-2016, tandis que le Québec compte 100 000 personnes âgées de plus.
« Alors que les experts et les organismes communautaires parlent d’une hausse de la demande d’au moins 4 ou 5 % par année, le gouvernement a choisi de couper les budgets en soins à domicile. Le Parti libéral a décidé de ne pas écouter les experts, qui préconisent tous d’augmenter de façon importante l’offre de soins à domicile pour atténuer les effets du vieillissement de la population sur le système de santé. Considérant que vraisemblablement, la proportion des personnes de 65 ans ou plus doublera d’ici une quinzaine d’années au Québec, le gouvernement va carrément à contre-courant », a par ailleurs déploré Diane Lamarre.