En ce début d’année où les centres de conditionnement physique nous inondent de leurs promotions pour nous remettre en forme et perdre les calories ingéées en trop pendant les Fêtes, La Seigneurie/L’Information a rencontré Joëlle Vaillancourt, mannequin taille plus et ambassadrice de la diversité corporelle, pour qui bouger est maintenant synonyme de plaisir.
gée de 28 ans, Joëlle parle librement de l’intimidation dont elle a été victime dans son enfance alors que, comme toute fillette grassette, elle ne collait pas aux stééotypes de sa génération. Conférencière à ses heures, Joëlle souhaite passer le message aux jeunes filles que l’estime de soi ne passe pas par le physique, mais bien par la confiance que l’on dégage avec le regard que nous avons de nous-mêmes.
La Seigneurie/L’Information (S/I) : Comment ton surpoids a-t-il nuit à ton enfance?
Joëlle Vaillancourt (JV): « Jeune, je n’étais pas du tout sportive. En fait, les moqueries dont j’étais victime m’ont donné le statut de rejet à l’école. Il ne faut pas grand-chose pour qu’une fillette se sente à part des autres; ne pas être invitée aux partys à l’école ou être la dernière choisie en éducation physique diminue beaucoup l’estime de soi. Alors pour gagner en popularité et plaire à mes camarades, j’ai souffert de troubles alimentaires afin de rentrer dans le moule et être acceptée des autres. »
S/I : Dans quelles circonstances es-tu devenue mannequin taille plus?
JV
: « Comme beaucoup de filles, j’ai déjà pensé faire du mannequinat parce que ça donne la notoriété d’être belle, mais je ne fitais clairement pas dans le moule. Avec le recul, je pense que je n’aurais pas pu faire ce métier là auparavant parce qu’il faut vraiment avoir confiance en soi et le faire pour les bonnes raisons. Ceci dit, mon expérience dans le domaine a débuté en 2013 après avoir participé à un concours de mannequinat organisé par la chaîne de vêtements L’Addition Elle taille plus. Sur 4 500 participantes nord-américaines, j’ai terminé 7e, et j’étais la seule gagnante au Québec. Quand j’ai su que j’étais parmi les gagnantes, je n’en croyais pas mes oreilles; tout d’un coup, c’est comme si j’étais rendue cool! »
S/I : Penses-tu faire une grande carrière dans le mannequinat?
JV
: « Mon but n’est pas vraiment d’être mannequin dans la vie. En fait, pour être franche, je déteste le monde de la mode parce qu’il profite du manque de confiance des femmes pour vendre des produits qui, soit disant, augmenteraient leur estime d’elles-mêmes. Cette industrie ne changera jamais, c’est à nous de changer le regard que nous avons de nous-mêmes et ça passe par la confiance et l’estime de soi. Avec ma conférence, je veux changer les standards de beauté et faire comprendre aux jeunes filles que les modèles que nous voyons dans les magasines ne nous ressemblent pas parce qu’elles sont toutes photoshopées. Un vrai corps de femme a des imperfections et c’est parfait comme ça. »
S/I : Pourquoi avoir choisi d’être porte-parole de la campagne de financement de MonGymEnLigne.com, et ce pour une deuxième année consécutive?
JV
: « Il y a deux ans, j’ai assisté à la conférence des propriétaires de MonGymEnLigne.com au Salon national de la femme. J’ai tout de suite accroché à leur discourt alors qu’elles parlaient des standards de beauté et de l’importance d’être soi-même; notre vision de la vie était pareil. En m’associant avec elles, je veux démontrer que le sport s’adresse à toutes les femmes et que l’on doit bouger par plaisir et non suer pour atteindre un certain physique. Moi-même, je fais de la boxe trois fois par semaine, du vélo l’été, et de la natation, parce que j’aime ces sports, et je ne les pratique pas pour atteindre un standard de beauté accepté par la société. »
Joëlle Vaillancourt est diplômée en études internationales et langues modernes. Son êve était de travailler auprès de la diplomatie internationale, mais aujourd’hui elle souhaite œuvrer auprès des gens.
Au moment de mettre sous presse, la campagne de financement de MonGymEnLigne.com, au profit de l’organisme EquiLibre, qui se déroulait du 5 au 15 janvier dernier, a rapporté 800 $.