Deux transporteurs scolaires offrant des services à la Commission scolaire des Patriotes ont reçu un avis de grève de leurs employés, soit Autobus Bruno-É. Grisé Transport et Autobus Rive-Sud. En ce qui concerne Autobus Bruno-É. Grisé Transport, il y aura une journée de grève le mardi 17 avril. Quant à Autobus Rive-Sud, les employés débuteront une grève le mardi 10 avril pour une durée indéterminée.
La Commission scolaire des Patriotes a envoyé un avis aux parents d’élèves utilisant le transport scolaire en précisant que ce ne sont pas tous les parcours d’autobus qui sont touchés par ce conflit de travail, et qu’il est possible que certains parcours soient affectés seulement le matin ou le soir. À ce sujet, la liste des écoles et des parcours à chacun des transporteurs visés par la grève se retrouve sur le site www.csp.ca.
« Nous vous rappelons qu’il est malheureusement impossible pour la Commission scolaire des Patriotes d’offrir le transport aux élèves qui profitent habituellement des services donnés par ces deux transporteurs scolaires au cours des journées de grève. Par conséquent, les parents devront assurer le transport de leur enfant pendant la durée du conflit. »
« Si les transporteurs arrivent à une entente avec leurs employés pendant ou avant le début de la grève, et que celle-ci est annulée, soyez assurés que la Commission scolaire des Patriotes communiquera avec les parents et les élèves adultes et diffusera l’information sur csp.ca dans les meilleurs délais. »
Bonifier le financement
Pour sa part, Jean Chartrand, président de la Section locale 106 des Teamsters qui représente les intérêts de plus de 1 000 travailleurs œuvrant dans le transport scolaire, a fait le point sur ce problème.
« Le ministère de l’Éducation, qui remet aux commissions scolaires une enveloppe budgétaire pour le transport des élèves, est le donneur d’ouvrage indirect dans cette affaire. Cette année, le ministre Proulx ajoutera une maigre augmentation de 1,43 % à cette enveloppe budgétaire. On a donc ici un premier problème structurel puisque l’Indice des prix à la consommation s’est apprécié de 1,8 % l’année dernière seulement. Et encore, ce n’est pas la totalité de cette enveloppe qui sera remise aux transporteurs scolaires puisqu’une partie de celle-ci demeurera dans les commissions scolaires. Donc nous avons ici un deuxième problème structurel. »
« Cela s’ajoute au fait que les conducteurs et conductrices d’autobus scolaire doivent composer avec des horaires atypiques qui coupent leur journée en deux. Il est donc impossible pour ces salariés d’occuper un autre emploi pour joindre les deux bouts. »
« Les solutions sont pourtant simples: le gouvernement Couillard doit bonifier le financement du transport scolaire, mais aussi s’assurer que les commissions scolaires soient contraintes à verser l’entièreté de l’enveloppe budgétaire aux transporteurs. De cette manière, les salarié(e)s qui subissent des conditions de travail médiocres pourront espérer améliorer leur sort. Cette industrie, qui n’est plus attrayante depuis longtemps pour les jeunes travailleurs, pourra enfin recommencer à attirer la relève », a conclu Jean Chartrand.