Transport ferroviaire : le fédéral accélère le retrait des wagons-citernes dangereux

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Par Daniel Bastin
Transport ferroviaire : le fédéral accélère le retrait des wagons-citernes dangereux
Le ministre fédéral des Transports a annoncé le devancement de l’échéancier de retrait des wagons-citernes les moins résistants aux impacts qui servent au transport du pétrole brut et des autres marchandises dangereuses.

Le 20 septembre dernier, le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, a annoncé le devancement de l’échéancier de retrait des wagons-citernes les moins résistants aux impacts qui servent au transport du pétrole brut et des autres marchandises dangereuses.
Il a, pour ce faire, publié l’ordre 39 qui prévoit notamment le retrait progressif des wagons-citernes CPC 1232 sans chemise – c’est-à-dire sans couche de protection thermique – qui transportent du pétrole brut et ce, dix-sept mois plus tôt que prévu, soit dès le 1er novembre 2018 plutôt que le 1er avril 2020.
Les nouveaux échéanciers prévoient aussi le retrait progressif des wagons-citernes DOT 111 sans chemise qui transportent des condensats – c’est-à-dire d’autres liquides inflammables très volatils – environ six ans plus tôt que prévu, soit dès le 1er janvier 2019 plutôt que le 30 avril 2025.
Selon le ministre, c’est donc 21 367 wagons-citernes CPC 1232 sans chemise qui seront ainsi progressivement retirés d’ici le 1er novembre 2018. Il a rappelé à ce sujet que tous les wagons-citernes DOT 111 ont été complètement retirés du service de transport du pétrole brut le 1er novembre 2016.
Il a ajouté que ces mesures, combinées aux autres mesures de sécurité ferroviaire prises par le gouvernement fédéral, visent à améliorer encore davantage la sécurité du public en continuant de mettre hors service aussi rapidement que possible les wagons-citernes les moins résistants aux impacts.
Dans la foulée, M. Garneau a aussi annoncé qu’il appuie la création d’un groupe de travail dirigé par l’industrie sur les wagons-citernes destinés au transport du pétrole brut et des condensats, qui présentera des recommandations à Transports Canada au sujet de l’accélération des échéanciers de retrait progressif des wagons-citernes CPC 1232 avec chemise, c’est-à-dire avec une couche de protection thermique.
Pour sa part, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) applaudit à cette annonce et mentionne qu’il s’agit-là d’un pas additionnel pour resserrer la sécurité entourant le transport de matières dangereuses par rail. Au cours des dernières années, l’UMQ avait en effet déploré que le retrait de ces wagons des rails était trop long et mettait en péril la sécurité de la population.
Une étude de faisabilité
Toujours dans le dossier de la sécurité ferroviaire, la Ville de Boucherville a annoncé quelques jours plus tard qu’une étude de faisabilité concernant le réaménagement de la voie ferrée longeant de nombreux quartiers résidentiels du territoire sera réalisée.
Cette décision est notamment motivée par le projet d’agrandissement du terminal portuaire de Contrecœur qui amènera un accroissement du nombre de trains, ce qui provoque de nombreuses inquiétudes pour les gens qui demeurent à proximité de la voie ferrée.
Il s’agit d’un enjeu important pour plusieurs municipalités de la région et c’est pour cette raison que de nombreux intervenants concernés, c’est-à-dire municipalités, comités citoyens, députés fédéraux et candidats aux élections provinciales, étaient présents à Boucherville afin d’appuyer publiquement et financièrement cette étude.
« La voie ferrée traversant intégralement la ville de Varennes, nous appuyons cette initiative pour des raisons de sécurité et pour favoriser la quiétude des citoyens », a mentionné pour sa part le maire de Varennes, Martin Damphousse.
« La cohabitation entre nos citoyens et le transport ferroviaire nous préoccupent beaucoup. Nous nous devons de mettre en place les éléments qui rendront plus confortable la réalité dont nous avons hérité et toujours faire en sorte que cette cohabitation soit le plus sécuritaire possible. L’étude annoncée aujourd’hui (le 25 septembre) nous permettra d’évaluer une piste de solution », d’ajouter Alexandre Belisle, maire de Verchères.
On précise que le projet de cette étude consiste en l’analyse de scénarios possibles concernant le réaménagement de la voie ferrée actuelle afin de contourner le périmètre d’urbanisation de certaines villes longeant celle-ci. Dans le cadre de cette étude, plusieurs enjeux sont à analyser, dont la diminution des gaz à effet de serre, le désengorgement de l’autoroute 30, le transport possible des passagers dans des trains de banlieue vers le REM et le développement du territoire dans un contexte d’optimisation de transport.
Parmi les partenaires qui permettent la réalisation de cette étude, on retrouve la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville, la Ville de Varennes, la Municipalité de Verchères, la Ville de Longueuil, la Ville de Sorel-Tracy, Xavier Barsalou Duval, député Pierre-Boucher–Les Patriotes–Verchères, Pierre Nantel, député de Longueuil-Saint-Hubert, Sécurité ferroviaire Rive-Sud, Nathalie Roy, candidate Coalition Avenir Québec (CAQ), Caroline Charrette, candidate Québec solidaire, Ludovic Grisé Farand, candidat Parti libéral du Québec (PLQ) et Daniel Michelin, candidat Parti québécois (PQ).

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