Le 16 avril dernier, le chef de file en production de biocarburants à partir de matières résiduelles, Enerkem, a annoncé la conclusion d’une nouvelle ronde de financement totalisant 76,3 millions de dollars qui provient des investisseurs actuels, en plus d’un nouveau partenaire, Suncor Energy. Pour sa part, le gouvernement du Québec a augmenté sa participation au capital-actions de 13,3 millions de dollars par le biais du Fonds du développement économique, alors qu’elle se chiffrait à 20 millions auparavant.
« Nous sommes dans une période soutenue de notre développement et amorçons une étape charnière du déploiement de notre technologie avec la concrétisation anticipée de notre usine à Varennes et de notre projet à Rotterdam », a déclaré le président et chef de la direction par intérim et chef de la direction financière d’Enerkem, Dominique Boies.
« Grâce à un solide noyau d’investisseurs privés et publics, Enerkem a mis au point une technologie propre et unique au monde à des fins commerciales. Nous sommes fiers de pouvoir également compter sur le soutien du gouvernement du Québec afin de pouvoir poursuivre nos projets de développement dans un secteur émergent et prometteur qui contribue à bâtir la nouvelle économie », a-t-il poursuivi.
Pas encore d’annonce à Varennes
M. Boies a rappelé que l’entreprise dont le siège social est à Montréal emploie présentement plus de 200 personnes dont plus de 150 au Québec. Enerkem exploite un centre d’innovation au Québec ainsi qu’une usine commerciale en Alberta. En se basant sur les données recueillies à son complexe situé dans l’ouest canadien, la construction de l’usine à Varennes créerait 600 emplois directs et indirects. Une fois en fonction, elle emploierait une cinquantaine de travailleurs sur le site.
En ce qui concerne les matières résiduelles non recyclables, celles-ci proviendraient des secteurs institutionnel, commercial et industriel, ainsi que de débris de construction et de démolition. La technologie de rupture exclusive d’Enerkem lui permet de transformer ces matières en méthanol, en éthanol ainsi qu’en d’autres produits chimiques intermédiaires largement utilisés
Selon les plus récentes données, la capacité de production annuelle à Varennes serait d’environ 38 millions de litres, permettant ainsi de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’environ 110 000 tonnes de CO2 par année. Si le financement se consolide par cette annonce du 16 avril dernier, Enerkem n’a pas toutefois avancé de date pour le début de la construction de l’usine à Varennes.
Le président et chef de la direction par intérim a souligné que Suncor, l’une des plus importantes sociétés énergétiques au Canada, rejoint le capital d’Enerkem composé de la Banque Nationale du Canada, Braemar, Cycle Capital, Energy Ventures, Fondaction, Fonds de solidarité FTQ, Investissement Québec, Rho Ventures, Sunkem, the Westly Group et Waste Management du Canada. En plus de la contribution au capital action, Suncor partagera des ressources techniques visant à soutenir l’accélération du développement d’Enerkem.
Dominique Boies a ajouté que les installations d’Enerkem sont construites comme des systèmes préfabriqués basés sur l’infrastructure de fabrication modulaire de l’entreprise qui peut être déployée à l’échelle mondiale. Sa technologie contribue à la diversification du portefeuille énergétique et à la fabrication de produits courants plus écologiques tout en offrant une solution de rechange intelligente et durable à l’enfouissement et à l’incinération.