Parce que le Saint-Laurent n’est pas toujours un long fleuve tranquille, et encore moins depuis quelques années, la Ville de Boucherville annonce qu’elle instaurera des mesures de sensibilisation auprès des plaisanciers au cours des trois prochaines années. L’objectif : une cohabitation des utilisateurs harmonieuse et sécuritaire.
Pour ce faire, elle s’associe avec de nombreux partenaires de la communauté, dont Transport Canada qui a fait une contribution de 394 505 $ qui servira à bonifier les actions de sensibilisation et d’éducation à la sécurité nautique.
« Nos actions concertées permettront la mise en place d’interventions concrètes dès l’été 2021 dont l’installation de nouvelles bouées et la bonification des heures de surveillance par la Garde côtière auxiliaire canadienne », a mentionné le maire de Boucherville, Jean Martel, lors d’une conférence de presse portant sur la sécurité nautique.
Des mesures
La Ville de Boucherville a fait l’acquisition de quatre bouées radeaux ainsi que de six bouées de limitation de vitesse pour un total de 24 pour bien indiquer la vitesse à être respectée. Celle-ci est de 10 km/h à 50 mètres des rives des Îles-de-Boucherville, et de 100 mètres du rivage de la ville.
La réglementation sur la vitesse a été publiée en février dernier dans la Gazette du Canada. La présence accrue de bouées facilitera son application et les policiers de la patrouille nautique du Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) pourront, dès cette année, remettre des contraventions aux plaisanciers qui ne la respecteront pas à la hauteur de Boucherville.
D’autres interventions seront également réalisées comme l’installation d’affiches invitant au partage du fleuve entre les différents types de plaisanciers.
En plus de la présence de la patrouille du SPAL, la patrouille nautique de la Garde côtière auxiliaire canadienne sera accrue cette année et particulièrement durant les fins de semaine et les périodes de vacances.
Un sondage de Léger
La Ville a octroyé en mai dernier un mandat à la firme Léger afin d’effectuer une partie du programme de recherche de son plan de sensibilisation qui consistera principalement à faire une analyse de benchmarking, à concrétiser un sondage en ligne, à préparer un questionnaire d’étude de terrain et à réaliser des entrevues avec les groupes d’utilisateurs riverains pour connaître leur point de vue sur les comportements à risques et les problématiques vécues en lien avec la cohabitation. Le programme de recherche devrait se terminer à l’automne 2021 et sera suivi de la préparation d’une campagne de sensibilisation et de l’ajout d’autres mesures qui seront déployés à l’été 2022 et 2023 selon les besoins identifiés.
Achalandage à la hausse sur le fleuve
L’achalandage sur le fleuve ne cesse d’augmenter depuis une dizaine d’années, et particulièrement depuis la pandémie, entre autres dans les chenaux à proximité du parc national des Îles-de-Boucherville au point où la situation est problématique. Le député Xavier Barsalou-Duval, qui se penche sur le processus de réglementation fédérale, précise que 69% des plaisanciers au Québec naviguent sur le Saint-Laurent entre Montréal et Québec.
« Certains comportements, notamment les excès de vitesse, la consommation d’alcool et de drogue, le non-respect des priorités de passage menacent la sécurité des utilisateurs de petites embarcations », signale pour sa part Jean Vigneault, membre du comité du district 1. Cette préoccupation est également partagée par les utilisateurs et les administrateurs de la Sépaq.
Ce trafic a de plus pour conséquences sur l’érosion des berges.