La pandémie nous a tous affectés d’une manière ou d’une autre, et certains d’entre nous de façon plus prononcée. Plus d’inquiétudes en général, bien sûr, mais aussi moins d’exercices, plus de cigarette et d’alcool, plus de difficultés à rencontrer nos obligations financières, sans oublier un plus grand sentiment de solitude chez les personnes âgées, mais aussi chez les jeunes. Rappelons que cette période a été marquée, entre autres, par un maintien des mesures sanitaires, un couvre-feu, une obligation de télétravail, des fermetures d’écoles et de certaines entreprises.
L’Institut de la statistique du Québec (ISQ) a dévoilé récemment ses résultats de l’Enquête québécoise sur la santé de la population réalisée en 2020-2021 et on y apprend notamment que plus du trois quarts des Québécois, 77% pour être précis, estiment que leur satisfaction à l’égard de leur vie sociale a diminué depuis le début de la crise.
Cette pandémie a aggravé le sentiment de solitude de la population en général puisque 19 % des 7 000 personnes interrogées ont souvent eu l’impression de manquer de compagnie, 18 % se sont souvent sentis isolés des autres et 10 % ont eu l’impression d’être laissés de côté. On note que ce sentiment de solitude est plus fréquent chez les femmes; les jeunes âgés de moins de 35 ans; les étudiants; les personnes vivant seules ou en famille monoparentale; les personnes se percevant comme pauvres.
Le regard des gens s’est aussi beaucoup tourné vers « l’autre » depuis la prolifération du virus, puisque 73 % des Québécois se sont inquiétés pour la santé d’un proche à risque et 62 % pour leur propre santé.
Nombreuses pertes d’emplois
Cette crise a particulièrement affecté le travail et la situation financière des Québécois puisque 25 % d’entre eux ont dû commencer à travailler à domicile et 27 % des répondants ont perdu leur emploi ou fermé leur entreprise de manière temporaire ou permanente. L’ISQ note que ce sont les jeunes de 15 à 24 ans qui ont subi de tels bouleversements en plus grande proportion, soit 40 %.
Cela a fait en sorte que plus du quart de la population québécoise (26 %) a eu des difficultés à respecter ses obligations financières ou à répondre à ses besoins essentiels. L’étude précise que ce pourcentage est encore plus élevé, c’est-à-dire près du double en fait, chez ceux qui ont perdu leur travail à cause de la pandémie, soit 49 %.
Sur le plan des habitudes de vie, près de la moitié des gens (45 %) ont diminué la fréquence de leurs activités physiques, alors que 12 % l’ont augmentée. On note que les femmes sont plus nombreuses que les hommes à avoir augmenté leur pratique d’activités physiques depuis le début de la pandémie, soit 15 % contre 10 %.
Devant une telle situation hors de l’ordinaire, les besoins de « compenser » ont été amplifiés car on remarque que 5 % des Québécois indiquent avoir augmenté la fréquence de leur consommation de cigarettes. De plus, 14 % des personnes interrogées ont augmenté leur consommation d’alcool au cours de la pandémie.
À propos de la quarantaine
De novembre 2020 à avril 2021, près de 26 % des Québécois ont dû se placer au moins une fois en quarantaine depuis le début de la pandémie. Cette proportion est plus élevée à Montréal et à Laval.
Les motifs de quarantaine évoqués ont été notamment les suivants :
– Voyage : 25 %
– Contact avec un cas confirmé de COVID-19 : 25 %
– Symptômes de COVID-19 (sans diagnostic) : 19 %
Durée de l’isolement lors de la dernière quarantaine
– 7 jours et moins : 25 %
– 8 à 14 jours : 57 %
– 15 et 21 jours : 8 %
– 22 jours ou plus : 10 %