La mairesse de Longueuil Catherine Fournier croit que des balises claires et des processus uniformes au sein des municipalités sont nécessaires pour résoudre les conflits avec des citoyens, l’administration ou les élus.
Dans une lettre ouverte publiée ce 26 février dans La Presse et qui fait suite à la démission de la mairesse de Gatineau France Bélisle, elle propose aussi la création d’un fonds qui permettrait la médiation entre parties.
«Qui plus est, il faudrait urgemment encadrer les recours devant la Commission municipale du Québec, qui sont régulièrement instrumentalisés par des élus voulant nuire à leurs adversaires», évoque-t-elle.
Mme Fournier voit d’un bon œil la récente obtention de l’assurance juridique pour les élus par l’Union des municipalités du Québec et la Fédération québécoise des municipalités. L’accès à un programme de soutien psychologique au sein des villes sera aussi vraisemblablement élargi aux élus, alors qu’il n’est généralement accessible qu’aux employés.
En plus d’un «nécessaire changement de culture politique», la mairesse juge que le monde médiatique doit aussi questionner ces pratiques.
«Le droit à l’erreur a disparu au profit de la guerre aux clics», déplore-t-elle, citant en exemple la couverture médiatique accordée à Dominique Ollivier et à son souper d’huîtres à Paris lorsqu’elle était à l’Office de consultation publique de Montréal.
«Le traitement médiatique de cette affaire a-t-il été proportionnel à l’erreur commise… et admise? Si ce principe prévaut en droit, il devrait aussi pouvoir servir d’introspection au sein de la communauté journalistique», questionne-t-elle.
Alors que quelque 800 élus ont donné leur démission depuis les dernières élections – et qu’un climat toxique au sein du conseil pouvait parfois être en cause – , les élus devraient ainsi en premier lieu donner l’exemple, plaide-t-elle.
Catherine Fournier se targue d’adopter, depuis la campagne électorale, une approche positive et d’ouverture.
«Aucune critique, aucune attaque, parce que je suis convaincue que fondamentalement, ça devrait être ça, la politique : proposer une vision emballante et nous concentrer sur ce que nous avons à offrir, sans diminuer celle des autres», soutient-elle.
Le conseil municipal ne compte qu’un élu de l’opposition, soit Jacques Lemire.
Malgré les menaces et les commentaires agressifs sur les réseaux sociaux, elle estime que la reconnaissance et la solidarité dont lui témoigne la population pèsent davantage dans la balance.