Agriculture dans l’agglomération: un souhait de cultiver plus de fruits et légumes

Michel Hersir
Agriculture dans l’agglomération: un souhait de cultiver plus de fruits et légumes
Le verger de la Savane, dans l’arr. de Saint-Hubert, est l’une des quelques entreprises agricoles du territoire avec une culture fruitière. (Photo : Le Courrier du Sud – Michel Hersir)

Devant une volonté grandissante de la population pour une consommation locale, l’agglomération de Longueuil a lancé une 2e itération de son Plan de développement de la zone agricole (PDZA), dans lequel elle souhaite notamment pérenniser son territoire agricole, mais aussi développer plus de culture de fruits et légumes.

Selon la mairesse Catherine Fournier, le milieu agricole a beaucoup changé au cours des dix dernières années. Elle souhaite ainsi un développement de ce milieu en lien avec la réalité de 2024.

On parle donc dans le PDZA de protection des terres agricoles, d’appui au secteur bioalimentaire et d’une meilleure relation entre le milieu agricole et la ville.

Mais aussi d’améliorer l’offre de produits locaux; une demande qui revient souvent des clients des marchés publics. D’ailleurs, sur les 47 entreprises agricoles du territoire, seulement 3 produisent des fruits et 5 produisent des légumes.

«Un des objectifs est la remise en culture de terres en friche qui ont un potentiel agricole, ce qui est important pour venir nourrir notre population, notamment la culture maraîchère, soit la production de fruits et légumes», exprime Mme Fournier, en conférence de presse le 15 avril.

Revendication
Cette volonté s’accompagne d’une revendication au gouvernement du Québec pour un assouplissement du règlement sur les exploitations agricoles. La mairesse évoque entre autres un moratoire sur le développement des terres en friche décrété il y a une vingtaine d’années.

Concrètement, avec une modernisation potentielle du règlement, Mme Fournier estime que ce sont 180 hectares de plus dans l’agglomération qui pourraient être développés pour des cultures de fruits et légumes.

Parmi les autres actions planifiées, Longueuil parle notamment de planifier le remembrement de terres agricoles, dont certaines avaient autrefois été acquises par des spéculateurs en immobilier.

Une mesure bien accueillie par le maire de Boucherville, Jean Martel, dont la municipalité détient la plus grande part de zone agricole dans l’agglomération. Celui-ci déplore entre autres les pressions mises sur le morcellement des terres agricoles.

«Moi, j’encourage le municipal d’acheter des terres comme ça. Ça évite de les morceler et ça permet de louer certaines parties à des agriculteurs qui veulent se lancer après leurs études et qui n’ont peut-être pas les moyens d’acheter une terre agricole de superficie», soutient-il.

Marchés publics et saisonniers
Chaque ville de l’agglomération tient un marché public. Si certains détiennent une bonne réputation, comme celui de Saint-Lambert, celui de Longueuil avec ses multiples locaux fermés peut sembler en difficulté.

Cependant, Mme Fournier indique qu’il y a un certain engouement au cours des derniers mois pour ce dernier, alors que de nouveaux marchands ont entamé un bail.

«On a toujours la volonté de préserver la vocation agroalimentaire, mais là, on est plus dans une période de réflexion», affirme-t-elle.
Il y a moins d’hésitation lorsqu’on parle des marchés saisonniers, introduits dans les trois arrondissements de Longueuil depuis deux ans.
«Les gens en redemandent. Ils me disent : ce serait le fun de l’avoir tout l’été», affirme la mairesse, précisant que les marchés à Greenfield Park ont été particulièrement visités.

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