Sur les terrains décontaminés et vendus par l’ancienne usine pétrochimique de Pétromont prend forme le site de Recyclage Carbonne Varennes (RCV), qui entend devenir le premier producteur de méthanol vert au Québec, un projet estimé à près de 1,3 G$.
« En gros, nous allons utiliser les déchets des déchets! » a imagé Dominique Boies, chef de la direction d’Énerkem en parlant de cette future usine qui représentera une vitrine technologique de premier plan pour une technologie québécoise qui a été mise au point par son entreprise.
À ses côtés lors d’une visite du chantier le directeur général de RCV, Stéphane Demers, a précisé que son usine récupérera plus de 200 000 tonnes de matières résiduelles qui seront revalorisées, soit l’équivalent des déchets produits annuellement par la Ville de Longueuil. La moitié de ce tonnage proviendra de matières résiduelles non recyclables, ce qui permettra d’éviter les émissions de méthane liées à leur enfouissement. L’autre moitié sera constituée de résidus de biomasse forestière.
À l’ouverture de l’usine, prévue à la fin de 2025, on y produirait 125 millions de litres de biométhanol à faible intensité carbone qui devrait servir à propulser et à décarboner en partie l’industrie du transport maritime. Le directeur général de RCV a ajouté que la demande pour ce biocarburant devrait quintupler d’ici 2050, selon les données de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA).
Il a ajouté que le processus de transformation requiert un apport d’hydrogène, ce qui fera également de RCV la plus grande usine de production d’hydrogène vert à l’échelle commerciale en Amérique du Nord.
5 000 emplois directs et indirects
Stéphane Demers a par la suite présenté une étude d’impact économique réalisée pour RCV. « Les retombées de la construction de l’usine seront majeures au Québec et dans la région de la Montérégie et de Montréal », a-t-il affirmé. Le chantier, déjà actif, accueillera bientôt près de 500 travailleurs et à elle seule, la phase de construction génèrera des retombées de plus de 650 M$.
« Selon l’étude d’impact économique, 23 % des achats de biens et services pour la phase de construction se sont faits auprès d’entreprises de la Montérégie et 45 % auprès d’entreprises de Montréal pour la période entre 2021 et 2023, a déclaré Stéphane Demers lors de la présentation. (…) Au total, près de 5 000 emplois directs et indirects seront soutenus en période de construction. »
Une fois en exploitation, les retombées annuelles de l’usine sont estimées à 155 M$ et RCV prévoit la création de 250 emplois, dont 100 emplois directs lors de la phase d’exploitation. Par voie de communiqué, le maire de Varennes, Martin Damphousse, s’est réjoui que Varennes deviendra bientôt le premier pôle de développement de cette technologie propre au Québec.