Un nouveau rôle dans Synchro pour Gabriel De Villers-Matte, un comédien différent

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Par Diane Lapointe
Un nouveau rôle dans Synchro pour Gabriel De Villers-Matte, un comédien différent
Gabriel De Villers-Matte et Étienne Galloy en vedette dans la série Synchro. (Photo : Gracieuseté – TV5 Québec -Canada)

Quand il était petit, Gabriel De Villers-Matte disait souvent ‘’moi, je vais être une star.’’ Aujourd’hui, il a 30 ans, et il est comédien. Il accumule les rôles, et enfile même les premiers. Ce, en étant un acteur différent; il est atteint de la trisomie 21.

Cette particularité génétique n’est pas un frein à sa carrière, bien au contraire. Depuis le 9 juillet, on peut le voir dans la nouvelle websérie Synchro sur Unis TV dans laquelle il tient un des rôles principaux et donne la réplique à Étienne Galloy, qui a joué dans Les bracelets rouges.

La Relève l’a rencontré dans son loft aménagé dans le sous-sol de ses parents, à Boucherville.

Il raconte avec fougue son cheminement. Sa vie n’a rien d’ordinaire

Attachant et volubile, Gabriel s’exprime très bien. Il dit qu’il a un petit quelque chose de plus, et c’est bien vrai.

Ses parents ont investi beaucoup dans des cours d’orthophonie lorsqu’il était enfant et ont tout fait pour faciliter son intégration. C’est d’ailleurs la première personne ayant une trisomie 21 à avoir terminé son secondaire régulier à De Mortagne.

Gabriel a été ambassadeur de la Société québécoise de la déficience intellectuelle. Il a aussi participé à des recherches de l’Université de Montréal sur l’éducation des élèves qui ont de grandes difficultés d’apprentissage. Pour le Groupe DÉFI Accessibilité, il a même donné des conférences à l’Université devant de futurs enseignants en intégration.

Il a aussi travaillé durant 10 ans pour le développement d’un programme d’accessibilité universelle avec AlterGo pour favoriser l’inclusion sociale.

Dans Synchro
«Gabriel a toujours aimé les arts. Nous avons toujours tout fait pour qu’il soit intégré, raconte sa mère, Johanne de Villers. Il aime danser, chanter et jouer. Il a fait des camps d’été lorsqu’il était enfant; Nos Voix, Nos Visages, à Longueuil, Louise Lapierre danse, à Montréal, et Les Ateliers Néron, à Boucherville. Il aime aussi les sports. Il s’adonne à la natation et au karaté.»

On le voit d’ailleurs exécuter quelques katas dans Synchro.

La Relève a visionné les deux premiers épisodes, et disons-le, ils sont accrochants. Synchro sera aussi diffusée le 13 août sur Unis TV.
Produite par Productions J et réalisée par Edith Jorisch, la série est inspirée de l’amitié entre Maxime Lamontagne et Arnaud, qui vit avec une déficience intellectuelle.

La comédie dramatique de six épisodes de huit minutes raconte l’histoire d’Oli (Étienne Galloy), un jeune aspirant DJ paralysé par son anxiété de performance. Sa rencontre avec Zach (Gabriel De Villers-Matte), un jeune homme atteint de trisomie 21, bouleverse sa vie. Grâce à leur amitié atypique et leur passion commune pour la musique électro, Oli apprend à se faire confiance et à s’affranchir du regard des autres

Gang de Malades
C’est Louis Morissette de Productions KOTV qui lui a donné sa première chance, en 2015. Gabriel décroche alors l’audition de Gang de Malades pour un premier rôle. Cette série prouve que malgré la différence, l’humour réunit tout le monde.

Ensuite, sa carrière déboule. Il obtient des rôles à la télévision, notamment dans Zach et Diégo. Au cinéma dans Lucas, une espèce humaine en voie de disparition, et Les petits trophées, et dans des publicités, comme Un emploi pour toi de l’OPHQ.

Sur les plateaux
«Gabriel a une mémoire exceptionnelle. Nous avons développé ensemble une méthode pour qu’il apprenne ses textes et ça fonctionne bien», mentionne Mme De Villers.

Il apprend ainsi le texte et développe ensuite son personnage, ses gestes. Il improvise parfois et souvent les gens aime ça, ajoute-t-elle.

« Les gens disent qu’il est agréable sur les plateaux de tournage. Il a toujours une accompagnatrice avec lui.»

Le personnage de Zac dans Synchro lui ressemble beaucoup, dit Gabriel. «Parce que ça ressemble à mon avenir. Je pense que j’aimerais ça travailler dans un salon de quille dans la vie».

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