Fraîchement médaillée de bronze aux Jeux olympiques d’été de Tokyo, Catherine Beauchemin-Pinard était de retour vers le Canada dès le lendemain à cause des restrictions de la pandémie. «T’es dans l’avion et t’as toutes les émotions encore», se souvient-elle. Vivre des Jeux plus normaux l’a certes motivée à se lancer dans un nouveau cycle olympique, mais le désir de continuer devait aussi être présent. Et la judoka l’a rapidement trouvé.
De retour à l’entraînement après les Jeux de Tokyo, Catherine Beauchemin-Pinard n’a pas voulu trop se projeter.
«Je m’étais donné une année à la fois : je vais revenir une année de plus, on va avoir si j’aime ça. Et j’avais encore la flamme de continuer! Pis je me disais : ah ben si j’ai encore trois ans de plus d’expérience, de travail, qu’est-ce que ça peut donner, une Catherine dans trois ans aux Jeux?» mentionne la Longueuilloise au cours d’un entretien avec Gravité Média.
C’est ainsi que l’athlète s’est relancée dans un cycle olympique plus court qu’à l’habitude – les Jeux de Tokyo ayant été repoussé de 2020 à 2021 –, un autre facteur qui l’a motivé.
Des années fructueuses
Pour ses troisièmes Jeux olympiques, Catherine Beauchemin-Pinard assure qu’elle veut surtout s’amuser. Mais la judoka de l’arr. de Saint-Hubert n’est pas dupe. Elle sait qu’elle figure parmi les favorites dans sa catégorie.
Celle qui combat chez les moins de 63 kg est no 2 au monde dans sa catégorie, mais elle était classée première jusqu’à tout récemment, en plus d’avoir remporté une médaille d’argent au championnat au monde de 2022, ainsi que de nombreuses victoires à des grands prix.
Cette étiquette de favorite, elle a appris à vivre avec.
«Ma première compétition où j’étais no 1 mondial, je la sentais un peu cette pression, mais j’ai vite réalisé que le judo, c’est un sport que tu peux perdre vraiment rapidement, un moment d’inattention et c’est fini! Peu importe ton classement, t’es capable de battre les meilleures au monde et t’es capable de te faire battre par n’importe qui. Donc, c’est juste de te concentrer sur le moment présent et ce que t’es capable de faire durant le combat», indique-t-elle.
La femme de 30 ans veut surtout profiter de ce qui pourrait être ses derniers Jeux.
«J’aime dire que chaque Jeux, c’est un peu mes derniers Jeux, donc il faut tout donner et rien laisser derrière. Je pense que je vais tout donner sur les tapis. Si je fais tous mes devoirs, que tout se passe bien, ça devrait aller jusqu’aux premières marches du podium!» estime-t-elle.
Se rendre le plus loin
Quand Catherine Beauchemin-Pinard pratiquait le judo dans sa jeunesse, elle ne voyait pas les Jeux olympiques comme un objectif à atteindre. Ni les championnats du monde. Ni le premier rang mondial.
«Pas du tout! Dans mon club de judo à Saint-Hubert, j’y allais vraiment juste pour m’amuser», raconte-t-elle.
C’est avec le temps qu’elle a commencé à gravir les échelons et à progresser dans son sport.
«J’avais plus un objectif personnel de me rendre le plus loin que moi j’étais capable de me rendre. De tout le temps aller plus loin dans mes performances. Un coup que j’avais gagné les nationaux, là je voulais faire des compétitions internationales. Un coup que j’ai fait mes compétitions internationales, ben là je voulais performer!» indique la judoka.
Une philosophie qui a porté ses fruits, alors qu’elle a remporté plusieurs dizaines de médailles au cours de sa carrière, dont une dizaine d’or lors de compétitions d’envergure.