Produits menstruels gratuits pour les employées de plusieurs McDo

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Par Diane Lapointe
Produits menstruels gratuits pour les employées de plusieurs McDo
Laurence a convaincu sa patronne Audrey Bernard du bien-fondé de sa demande. (Photo : La Relève - Denis Germain)

Depuis le mois dernier, les neuf restaurants McDonald de Boucherville, de Sainte-Julie, de Varennes, de Saint-Basile-le-Grand et de Mont-Saint-Hilaire fournissent gratuitement à leurs employées des produits menstruels.

Depuis le 15 décembre 2023, les employeurs sous réglementation fédérale ont cette obligation. Mais avant même qu’une réglementation similaire ne s’applique à l’ensemble des entreprises, Audrey Bernard, propriétaire des McDo participants, l’a fait.

«J’ai voulu faire preuve d’accommodement. Le bien-être de mes employés est l’une des valeurs de l’entreprise, J’ai voulu créer un environnement de travail inclusif», explique la femme d’affaires de 42 ans.

C’est une employée qui l’a sensibilisée, car à prime à bord, Mme Bernard ne croyait pas qu’il était de la responsabilité d’un employeur de payer pour ces produits.

«Une de mes employés, Laurence, a eu des règles qui sont parties trop tôt dans son mois. Elle a vécu une situation désagréable et inconfortable alors qu’elle ne pouvait pas quitter le plancher. Elle m’a approchée et m’a expliqué que pour l’équité menstruelle, ce serait bien d’avoir des distributeurs de produits menstruels. Et elle a fait valoir ses points», raconte Mme Bernard.

«Elle m’a prise de court. J’étais complètement déstabilisée. La première réflexion que j’ai eu dans ma tête a été ‘’mais en quoi c’est ma responsabilité. Traîne-toi des tampons ou des serviettes ‘’.»

«De retour chez moi, je n’arrêtais pas de penser à cette demande. Je travaille avec des jeunes de 14 à 25 ans qui m’amènent à penser différemment. Laurence m’a permis d’évoluer dans ma mentalité, et persuadée qu’avoir accès à des produits menstruels de qualité – un produit de base pour les personnes vivant avec des menstruations – est un droit, et non un luxe.»

«Si les employeurs doivent fournir des produits sanitaires de base, comme du papier hygiénique et du savon, j’en conclu que je dois faire ma part pour briser les tabous et prévenir la précarité menstruelle au sein de mes équipes.»
Mme Bernard a mis sur pied un projet pilote dans ses restos de Boucherville et de Beloeil le printemps dernier.

Après quelques mois, elle a conclu qu’il n’y avait pas d’abus de la part de ses employées. Elle a donc décidé de doter tous ses restos de boites distributrices de produits d’hygiène féminine pour ses employées.

Quant aux coûts d’une telle mesure, ils sont minimes. «Je dépense moins de 8$ par mois par restaurant, ce qui est bien peu pour s’assurer du confort et de la santé de mes employées au travail.»

«Je suis vraiment fière de travailler pour une personne qui nous écoute et qui a notre santé à cœur. Je pense que c’est un sentiment partagé dans l’équipe, avance Laurence A.

Près de 800 personnes sont à l’emploi des neuf restaurants dont la moitié sont des femmes.

Mentionnons que depuis mai 2024, Les Emballages Carrousel, à Boucherville, met également à la disposition de ses employées des produits d’hygiène féminine écoresponsables et durables.

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