Quand la population vieillit, que les paroissiens âgés regardent la messe sur le petit écran, qu’ils vendent leur maison pour aller vivre en résidence et que le nombre de décès augmente, les revenus de la dime ou de la quête dominicale écopent.
L’église Saint-Sébastien située dans l’est de Boucherville, un vieux quartier de la Ville qui se rajeunit par l’arrivée de jeunes acheteurs, se vide. Ce phénomène n’est pas récent ni unique, mais il s’accentue avec les années.
La paroisse Saint-Sébastien doit faire face au défi de réussir à équilibrer son budget. Cette nouvelle réalité l’oblige à user d’originalité pour remplir ses coffres.
«Les revenus ne sont plus ce qu’ils étaient, surtout depuis la pandémie», fait savoir le président de la paroisse, Jean-Guy Richer.
Les recettes de la dime et la quête du dimanche permettent de payer les salaires du prêtre, des agents de pastoral, d’entretenir l’église, de payer les factures d’électricité, de chauffage ou autres.
Mais ils ne suffisent plus.
Les dépenses de la paroisse en 2023 se sont élevées à 253 000 $ alors que les dons provenant de la dime et des quêtes se sont chiffrés à 75 000 $.
«Chaque année, les recettes de la dîme diminuent d’environ 4 %. Celles de la quête du dimanche, quant à elle, rapportaient avant la Covid quelque 525 $ sont maintenant de 325 $», précise M. Richer.
Des 650 places dans ce lieu de culte, pas plus de 80 sont occupées à la messe dominicale. «Avant la Covid, on comptait au moins 140 personnes», note M. Richer.
«Même le dernier mariage a été célébré en 2005. Les nouveaux mariés préfèrent maintenant célébrer leur union à l’église patrimoniale Sainte-Famille, plus jolie et plus accessible», fait remarquer M. Richer qui ajoute qu’il en est ainsi aussi pour les funérailles.
Le territoire de la paroisse compte 2 500 adresses.
Location de la salle
Pour réussir à combler ce déficit, la paroisse loue sa salle communautaire pour diverses activités, comme des cours de danse, de secourisme, de sécurité au travail, et organise des bazars au cours de l’année.
En 2023, les revenus de location ont rapporté 64 000$. «Si je n’avais pas la location, on aurait des problèmes», signale M. Richer.
C’est notamment pour attirer de nouveaux locateurs que la salle paroissiale qui peut accueillir jusqu’à 240 personnes a été revampée.
« Nous voulons faire la promotion de la salle pour réussir à survivre le plus longtemps possible. Les frais de location sont peu élevés, soit environ 50 $ de l’heure.»