Le Groupe de partage pour hommes de la Montérégie: aider à briser le silence des hommes

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Par Daniel Bastin
Le Groupe de partage pour hommes de la Montérégie: aider à briser le silence des hommes
Les rencontres du Groupe de partage pour hommes de la Montérégie ont lieu au Café centre d’art à Boucherville. (Photo : La Relève - Daniel Bastin)
L’actuel président de l’organisme, Réal Houle.

« Moi j’ai fait une tentative de suicide, puis si le Groupe de partage pour hommes de la Montérégie n’avait pas été là, je ne serais probablement plus ici parce qu’ils m’ont fait prendre conscience que je traînais des choses qui ne m’appartenaient pas », avoue l’actuel président de l’organisme, Réal Houle. Après une pause, il ajoute : « Alors j’ai décidé que je donnerais au suivant… Eux autres m’ont aidé, alors moi j’aide les autres. »

Le Groupe de partage pour hommes de la Montérégie (GPHM) a pour mission depuis maintenant 26 ans d’accompagner des hommes à changer leur situation et à briser leur silence et leur isolement dans un climat d’entraide. Les participants sont invités à prendre part à des rencontres guidées par un animateur avec d’autres hommes qui font face à divers problèmes, sans jugement de l’autre et en toute discrétion.

« Les besoins sont là, lance d’emblée celui qui est impliqué dans le GPHM depuis 17 ans, dont 5 comme co-animateur. Les besoins sont là, mais les gens ne vont pas à la ressource. Les hommes, pour qu’ils parlent, ça prend une grue! Ils disent qu’ils n’ont pas besoin de ça. » Il ajoute que la communication est à la base du processus car, comme il est écrit sur leur site internet : Ce que l’on réprime, s’imprime/ Ce à quoi l’on résiste, persiste/ Ce qui nous affecte, s’infecte/ Ce que l’on fuit, nous poursuit.

Un manque de communication sur une période prolongée entraîne des conséquences qui peuvent s’accumuler au fil du temps et même avoir des impacts dramatiques. « On a un psychanalyste et il nous expliquait que, dans les prisons à chaque semaine, il y a 35 personnes qui rentrent à travers le Québec pour violence conjugale… »

Un autre problème se pose pour le Groupe puisque, depuis la pandémie, il y a une baisse importante du nombre de participants. « Je dirais qu’il y a une diminution de plus de 60 % pour nous. Les gens ont tendance à rester branchés sur leur ordinateur. Il y en a qui veulent faire ça par Zoom, mais je leur dis qu’il faut se déplacer parce que les gars vont rester en isolement et ce n’est pas ça qu’on veut; on veut qu’ils sortent de leur isolement. Quand les gens se déplacent et qu’ils viennent au groupe, ils socialisent en même temps, ça aide à l’échange entre eux. »

Pour la reprise des activités d’automne du Groupe de partage, les rencontres ont lieu au Café centre d’art à Boucherville, situé au 536, Marie-Victorin. M. Houle précise que les frais pour la participation sont de 20$ pour l’adhésion et de 10$ sur une base volontaire par présence aux ateliers les mardis (pour hommes seulement) et les mercredis (où les conjointes sont les bienvenues).

Le président tend donc une main à tous les hommes qui veulent aller mieux. « Quand ton langage change, ça veut dire que tu as commencé à comprendre des choses sur la colère, l’angoisse, la tristesse; ça veut dire que tu es en train de guérir! »

 


Pour plus d’information: Groupe de partage pour hommes (gphm.ca)




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