Dépôt à neige : des rejets détournés pour épargner le boisé Du Tremblay

Ali Dostie
Dépôt à neige : des rejets détournés pour épargner le boisé Du Tremblay
Vue aérienne du site de neiges usées Du Tremblay. (Photo : Gracieuseté)

À Longueuil, les rejets du dépôt à neige Du Tremblay se déversent dans le ruisseau Massé et débordent à l’occasion dans le boisé Du Tremblay, avec les contaminants inhérents aux neiges usées. La Ville agrandira le bassin de décantation et détournera les eaux. En parallèle, elle effectuera l’urbanisation de cette artère.

Les chlorures, provenant des sels de déglaçage, et les matières en suspension sont les principaux contaminants que contiennent les rejets du dépôt à neige.

Ceux-ci passent d’abord dans un bassin de décantation, qui retient certaines matières en suspension et d’autres contaminants. «Dans l’effluent, des matières en suspension plus fines vont passer, tout comme les chlorures qui sont complètement dissous dans l’eau», relève Christian Barrette, chef de division gestion environnementale des sites et conformité.

Ces rejets se retrouvent dans un fossé et se jettent dans le ruisseau Massé, lequel traverse le milieu fragile qu’est le boisé Du Tremblay, qui abrite l’habitat de la rainette faux-grillon.

«Malgré que le dépôt soit conforme, on ne peut pas dire que les rejets n’ont pas d’impact», soutient M. Barrette.
Le bassin doublera pratiquement de superficie, durant une première phase de travaux d’octobre à décembre.

Normes sévères
À cette solution s’ajoute le détournement de l’effluent.

«On a fait beaucoup de prélèvements dans le boisé. On a vu qu’occasionnellement, on dépassait certaines normes, expose M. Barrette. Il y a des normes de rejet pour le dépôt à neige, mais aussi des normes de toxicité aigüe et chronique sur les organismes, qu’on n’est pas obligé de respecter, mais qui peuvent avoir un effet. Celles-là sont plus sévères.»

Les impacts sur le milieu sont toutefois difficiles à mesurer.

Des travaux réalisés en 2025 permettront de détourner les eaux usées vers le chemin du Tremblay et de les acheminer jusqu’au fleuve, «qui est beaucoup moins sensible, dû au fort pouvoir de dilution», précise M. Barrette.

Un contrat de 1,58 M$ a été accordé pour ces travaux.

Urbanisation
De pair à ces chantiers, la Ville entamera des travaux d’urbanisation du chemin du Tremblay, car ses infrastructures d’égout ne se rendent actuellement pas au site.

Ces travaux permettront d’ajouter un lien cyclable, de boucler l’aqueduc et de «donner un peu d’amour» à cette artère, décrit M. Barrette. Le chantier sera mis en branle en 2025.

«Nous avons inscrit des sommes importantes au Programme triennal d’immobilisations pour 2025, dont 1 560 000 $ pour la réduction des répercussions environnementales du dépôt à neige du Tremblay et 4 600 000 $ pour l’urbanisation du chemin du Tremblay», soutient la conseillère municipale Lysa Bélaïcha.

«Ça démontre qu’on tenait à prioriser ces travaux, poursuit l’élue, et c’est en phase avec nos engagements environnementaux.»

Plus de 85% du financement du projet d’urbanisation sera assuré par des subventions.

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