Nuit des sans-abri: échanger avec des itinérants

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Par Diane Lapointe
Nuit des sans-abri: échanger avec des itinérants
Les campements d’itinérants sont légion à Longueuil. Et avec l’hiver qui approche, il s’agit d’une situation d’urgence. (Photo : Archives)

C’est sous le thème «L’itinérance : 100 visages» que se tiendra la Nuit des sans-abri (NSA) le vendredi 18 octobre de 18h à 21h30 au parc St. Mark dans l’arr. du Vieux-Longueuil. Et grande nouveauté cette année, des personnes en situation d’itinérance seront là pour discuter avec le public et répondre aux questions dans le cadre d’une bibliothèque à livres ouverts.

L’itinérance est en forte augmentation partout au Québec et Longueuil n’y échappe pas. Selon Gilles Beauregard, coordonnateur de la Table itinérance Rive-Sud, on comptait cet été entre 40 et 50 campements d’itinérants juste à Longueuil, du jamais vu.

«Et ça c’est l’itinérance visible, celle qu’on voit. Mais il y a aussi l’itinérance cachée, invisible. Les gens qui couchent dans leur voitures ou sur le divan d’un ami. Celle-là est difficile à identifier», ajoute Catherine Blain, organisatrice communautaire et responsable du comité organisateur de la NSA.

Livres ouverts
Pour l’édition 2024, le comité organisateur avait comme objectif de mettre l’humain au cœur des activités. C’est dans ce but que des personnes en situation d’itinérance joueront le rôle de «livres ouverts» et répondront aux questions, un concept de bibliothèque vivante né au Danemark au début du siècle.

«Depuis plusieurs années, le comité caressait l’idée de bâtir une bibliothèque de «livres ouverts», explique Mme Blain. Avec l’augmentation de l’itinérance visible, les besoins d’aller à la rencontre de l’autre devenaient essentiels.»

Ces «livres» en chair et en os raconteront un chapitre de leurs parcours. Le public aura le loisir d’échanger et de s’éduquer sur le phénomène d’itinérance.

Une formatrice de choix
Karine Guay a vécu des moments difficiles dans sa vie. Après une tentative de suicide et un séjour en psychiatrie, elle a pu bénéficier des services de L’Entre-Deux qui vient en aide aux femmes dépressives et aux femmes atteintes de trouble de personnalité limite.

De fil en aiguille, Karine s’est refait une confiance en elle et est aujourd’hui déléguée de ReprésentACTION santé mentale Montérégie. Elle en est à sa 8e organisation de bibliothèque vivante et participe à la formation de ces «livres ouverts». «Les participants sont libres de répondre ou non à toutes les questions. S’ils ne sont pas à l’aise avec une question, ils peuvent se refermer, comme un livre», indique-t-elle. Mme Guay croit que cette activité permettra de bâtir des ponts entre les personnes ou même de déconstruire des préjugés.

Elle rêve du jour où les enfants demanderont à leurs parents la fin de semaine d’aller rencontrer ces «Livres ouverts» aux prises avec des problèmes de santé mentale ou d’itinérance à la bibliothèque.

Enfin, une vingtaine d’organisations du milieu communautaire seront sur place pour présenter leur mission au rythme des percussions de Zuruba lors de la marche de solidarité.

L’itinérant
Aussi, la nouvelle version acoustique de sa chanson L’itinérant du rappeur et porte-parole de la NSA, Samian, sortira à la toute première heure le 18 octobre sur toutes les plateformes. Samian a offert généreusement en don les droits d’auteur de cette chanson à l’organisation de La Nuit des sans-abri.

Rappeur, mais aussi acteur, animateur, photographe et producteur, Samian a la cause de l’itinérance à cœur depuis qu’il a retrouvé son père qu’il n’avait pas vu depuis de nombreuses années en situation d’itinérance sur un coin de rue à Montréal.


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