L’ouverture de la nouvelle école primaire du secteur de Normandie, prévue pour septembre 2026, amène le Centre de services scolaire des Patriotes (CSSP) à revoir la répartition des élèves sur le territoire de Boucherville. Trois scénarios ont été élaborés et proposés à la population.

La répartition actuelle des écoles crée depuis longtemps un déséquilibre entre les deux côtés de la route 132, explique la directrice du Service de l’organisation scolaire du CSSP, Ondine Gazzé, lors d’une entrevue accordée à La Relève .

«D’un côté, entre la route 132 et le fleuve, il y a quatre écoles (Paul VI, Louis.H-Lafontaine, Père-Marquette et Antoine-Girouard), mais seulement 25% des élèves y résident.

De l’autre côté de la 132, soit le secteur Est, on retrouve environ 75% des élèves pour trois écoles. Ce déséquilibre a forcé au fil des ans de nombreux élèves à être transportés loin de leur quartier. L’ouverture de la nouvelle école dans le parc de Normandie, en septembre 2026, viendra ajouter une quatrième école dans le secteur Est de la ville et réduira les déplacements», résume-t-elle.

Nouveau plan
Le CSSP doit donc réviser son plan de répartition scolaire qui concerne plusieurs des quelque 2 600 élèves de Boucherville qui fréquenteront lors de la prochaine rentrée scolaire huit écoles plutôt que sept.

En ce qui concerne la nouvelle école, le CSSP a identifié les 350 enfants qui la fréquenteront. Ce sont des élèves marcheurs qui résident autour de celle-ci.

À pleine capacité
Les écoles Les Jeunes Découvreurs, La Broquerie et Pierre-Boucher fonctionnent à pleine capacité, et deux recourent même à des classes modulaires.

«Aux Jeunes Découvreurs, ces classes servent à loger ses propres élèves. À Pierre-Boucher, elles avaient été installées en attendant la nouvelle école», précise Mme Gazzé.

Le CSSP prévoit maintenir les classes modulaires aux Jeunes Découvreurs, mais les fermer à Pierre-Boucher dans deux des trois scénarios, tout en les conservant pour des besoins futurs sur le territoire du CSSP, comme à Varennes.

Scénario 1
Le premier scénario, qui entrerait en vigueur dès septembre 2026, prévoit la création d’un nouveau quartier scolaire associé à la future école du secteur de Normandie.

Les élèves associés à la nouvelle école proviendraient des écoles Paul-VI (109 enfants), Louis-H.-La Fontaine (84,) et Père-Marquette (53), souligne Mme Gazzé.

L’espace ainsi libéré à Paul VI permettra d’y rattacher des élèves des rues actuellement associées aux écoles Père-Marquette et La Broquerie. De plus, certains élèves de l’école Antoine-Girouard, résidant à proximité de Paul-VI, seraient associés à cette école. Les classes modulaires sont maintenues à l’école Les Jeunes Découvreurs, ce qui permet de maintenir les élèves associés à cette école.

Scénario 2
Le scénario 2 mise sur la stabilité et la continuité.

Les élèves associés à la nouvelle école proviendraient des écoles Paul-VI, Louis-H.-La Fontaine, et Père-Marquette. La carte scolaire reste la même, mais on associe des rues, soit un nouveau quartier, à la nouvelle école. Les classes modulaires sont maintenues à l’école Les Jeunes Découvreurs, ce qui permet de maintenir les élèves associés à cette école.

Concrètement, seuls certains élèves habitant le secteur Normandie et fréquentant actuellement Paul-VI, Père-Marquette ou Louis-H.-La Fontaine seraient redirigés vers la nouvelle école. Pour les autres écoles, aucun changement au plan de répartition de secteur n’est prévu.

Scénario 3
Le troisième scénario étalé sur deux ans propose la mise en place d’une école transitoire pour permettre de rénover plus rapidement le parc immobilier vieux de plus de 50 ans. De 3 à 4 M$ environ sont réservés annuellement à cette fin. Pour ce faire, le bâtiment de Paul VI, la plus grande école de la ville comprenant 20 classes, a été désigné pour être une école transitoire.

«Ce scénario offre une opportunité, mais il n’est pas obligatoire. Si on le choisi, on pourra aller à fond dans les rénovations des écoles. Et si on ne le saisit pas, cela ne fait pas en sorte que nos écoles ne sont pas sécuritaires, c’est juste qu’on va réaliser les travaux à un rythme différent», indique la directrice générale intérimaire du CSSP, Nathalie McDuff.

L’école transitoire servirait à accueillir temporairement les élèves et le personnel d’autres écoles de Boucherville pendant que celles-ci seraient fermées pour rénovation.

«Ce serait une école sans quartier attitré. Chaque année, elle accueillerait à tour de rôle les élèves d’une autre école, pendant que celle-ci serait rénovée et mise à niveau», note Mme McDuff.

Cette approche permettrait de rénover progressivement toutes les écoles de Boucherville (sauf Louis-H.-La Fontaine, déjà en construction, et évidemment la nouvelle école Normandie).

Le processus s’échelonnerait sur six années, à compter de 2027-2028, après une phase de consultation et d’approbation réglementaire.

L’école De La Broquerie serait la première à être remise aux normes. Des sept écoles de Boucherville, cinq ont une cote D (15 à 30% de vétusté) et E (30% de vétusté) ce qui signifie qu’elles sont en très mauvais état.

Parallèlement, l’école Louis-H.-La Fontaine, actuellement en travaux, offrira trois classes supplémentaires dès janvier 2027, ce qui viendra renforcer la capacité d’accueil dans un secteur où s’installent de nombreuses jeunes familles.

Ainsi, si le scénario trois est retenu, la redistribution des élèves se ferait sur deux années scolaires. Dès 2026-2027, les élèves associés à la nouvelle école proviendraient des écoles Paul-VI, Louis-H.-La Fontaine, et Père-Marquette.
En 2027-2028, les élèves qui sont demeurés à l’école Paul VI seraient redirigés vers Louis-H.-Lafontaine, Pierre-Boucher, ou Antoine Girouard selon le quartier de résidence. Les classes modulaires seraient maintenues aux écoles Pierre-Boucher et Les Jeunes Découvreurs pour avoir le nombre de classes suffisant pour les élèves de Boucherville.

«Est-ce que le scénario 3 est idéal ? Non parce qu’il implique qu’on doit sortir des élèves de Paul VI pour les diriger dans d’autres écoles à partir de la deuxième année du plan. C’est une opportunité, et un choix que l’on doit faire. Actuellement, on prend le pouls de la population», signale la dga.

Prochaines étapes
Les trois scénarios ont été présentés lors d’une soirée d’information le 15 octobre. Les parents peuvent encore exprimer leurs commentaires par courriel au CSSP. La décision sera prise le 2 décembre par le conseil d’administration.

Rappelons qu’au mois de juin dernier, le CSSP avait d’abord annoncé son intention de faire de la nouvelle école primaire du secteur Normandie une école transitoire pour une période de six années, afin de permettre la rénovation graduelle des autres établissements de Boucherville.

Toutefois, devant l’opposition exprimée par plusieurs résidents du secteur et par la Ville de Boucherville, qui craignaient de voir leur nouvelle école perdre sa vocation de quartier dès son ouverture, le CSSP a fait marche arrière.

C’est donc dans ce contexte que le centre de services scolaire est arrivé avec un nouveau plan révisé, présenté sous la forme de trois scénarios distincts.

La soirée de consultation sur la révision du plan de répartition de élèves a eu lieu le 15 octobre. (Photo: La Relève – Diane Lapointe)