Les résidants situés à proximité du boulevard Industriel profitent depuis l’an dernier d’un nouveau voisin, soit un mur antibruit de 740 mètres conçu en matériaux végétaux. S’il atténue aujourd’hui le bruit routier, sa construction représente surtout le dénouement d’un des plus importants conflits juridiques de l’histoire de la ville.
En 2018, en voulant modifier son règlement d’urbanisme pour limiter certains usages jugés trop bruyants ou polluants, la Ville s’est retrouvée au cœur d’un affrontement avec 28 entreprises du parc Industriel Lavoisier, dont le géant du transport, le Groupe Robert. Les industriels ont intenté une poursuite de 60,6 M$ contre la Ville
Après près de deux ans de négociations et de médiation privée, une entente est finalement conclue en 2021. La Ville a convenu de maintenir les usages existants, mais elle a exigé des mesures de mitigation du bruit. Le mur antibruit, érigé en 2024, est le symbole de ce compromis
Amélioration tangible
«On n’entend plus les conversations des passants sur le trottoir !» raconte Maurice Yvon, qui vit près du boulevard depuis plus de dix ans. «On a enfin un peu de tranquillité», rapporte-t-il dans un communiqué de presse émis par la compagnie Ramo, spécialisée dans les technologies végétales et la culture des saules et qui a fabriqué le mur antibruit en saule.
Un choix plus vert
Plutôt que d’opter pour le béton, Boucherville a retenu une solution écologique qui a permis de réduire l’empreinte carbone du chantier tout en améliorant l’intégration du mur dans le paysage résidentiel.
Le projet qui a coûté 3 M$ a été financé à parts égales par la Ville et par les entreprises du parc industriel concerné.
Des plantes grimpantes, déjà installées à la base, devraient recouvrir progressivement la structure au cours des prochaines années.

