Le phénomène grandissant de la population vieillissante a eu pour conséquence le recours massif aux aidants naturels. Ils seraient un million et demi au Québec à jouer ce rôle. Dans une récente lettre ouverte publiée dans le quotidien Le Devoir, l’artiste bien connue Chloé Sainte-Marie signale que plus de la moitié des aidants naturels meurent avant ceux qu’ils se donnent pour mission d’aider. «Un tel constat a quelque chose de bouleversant et de troublant qui laisse plus que songeur», mentionne cette interprète de la chanson. De leur côté, deux Bouchervillois issus du milieu communautaire, Claude-André Bonin et Roger Migneault ont amorcé une série de démarches en vue de l’ouverture éventuelle d’une maison de répit pour les aidants naturels dans la municipalité. Le projet n’en est qu’à ses premiers balbutiements.
L’idée serait de permettre à ce type de bénévole d’accéder à un endroit permettant des séjours d’une à deux semaines pour refaire ses forces et être en mesure de poursuivre par la suite son rôle d’aidant naturel. Les usagers auraient entre autre accès à des services psycho-sociaux. La maison d’hébergement compterait de huit à dix chambres. en plus d’une cuisine, d’une salle de rencontre, d’une salle à manger et d’un centre de jour. La Fondation Maison Gilles-Carle qui a l’objectif d’ouvrir cinq maisons de ce type d’ici 2021 apporterait son soutien à la réalisation du projet.
Ouvrir une telle ressource n’est pas une mince tâche. Si le processus d’enregistrement d’un OBNL maître d’oeuvre du projet suit actuellement son cours à cet effet, il restera à créer un conseil d’administration, trouver des partenaires financiers, établir un scénario de construction, organiser des levées de fonds et mettre en marche l’opération pour la mise sur pied de ce centre. Une telle maison requiert un investissement initial variant de 1 M $ à 1,2 M $, montant auquel s’ajoute un budget de fonctionnement annuel de 500 000 $ à 600 000 $. Une équipe de huit personnes y serait en poste.
Pour l’heure, les instigateurs de cette démarche doivent rencontrer les autorités municipales afin d’identifier un site où pourrait être installée cette maison de répit.