Les signalements à la Direction de la protection de la jeunesse continuent d’augmenter, comme le confirment les récentes statistiques de l’année 2017-2018, rendues publiques la semaine dernière. Sur le territoire du Réseau local de services Pierre-Boucher, ils sont passés de 2453 en 2016-2017 à 2488, ce qui représente une hausse de 1,5%. Précisons qu’après analyse, 40 % de ces cas ont été retenus par la DPJ. Sur l’ensemble du territoire de la Montérégie, ils ont connu un bond de plus grande importance, soit de 7% au cours de la même période. « Il s’agit de 37 signalements pas jour formulés par des personnes qui se préoccupent de la situation d’un enfant », met en lumière la directrice de la protection de la jeunesse de la Montérégie, Josée Morneau.
Mme Morneau estime que l’augmentation du nombre de signalements depuis plusieurs années découle du fait que la population est de plus en plus sensible à la situation des enfants et que des émissions de télé comme Fugueuse contribuent à cette prise de conscience collective en permettant de détecter certains signes révélateurs.
Parmi la dizaine de problématiques associées à ces signalements, les cas les plus fréquents concernent l’abus physique, ce qui englobe aussi bien les enfants secoués que les blessures observées de même que les méthodes éducatives inappropriées, les mauvais traitements psychologiques et la négligence. Dans une moindre mesure suivent les troubles de comportement et les abus sexuels.
Les signalements traités relèvent de cas observés chez les enfants par des employés de certains organismes, par exemple du milieu de la santé, ou peuvent faire suite à des indications issues du monde scolaire, du secteur policier, de l’entourage familial ou de la communauté. Leur provenance varie beaucoup.
L’un des grands défis auxquels sont confrontés les intervenants de la DPJ lorsqu’il s’agit d’un cas retenu après évaluation consiste à amener les parents à faire équipe avec l’organisme pour le bien de l’enfant. Le premier contact entre la famille et la DPJ devient alors très important. Les membres du personnel se retrouvent dans un contexte non volontaire pour les parents. Ils côtoient des milieux affectés par la violence, la pauvreté, les traumatismes de même que des clientèles aux prises avec des problématiques de santé mentale, parfois de toxicomanie. Leur objectif ultime : veiller à la sécurité des enfants et à leur développement.
En Montérégie, quelque 1200 intervenants psychosociaux et éducateurs sont au service de la DPJ. La directrice de l’organisme a tenu à leur rendre hommage pour leur engagement lors du dévoilement du récent bilan annuel de la DPJ.
Statistiques provinciales 2017-2018
° La DPJ a traité 96 014 signalements au Québec, en hausse de 5,3% par rapport à l’an dernier.
° 263 situations d’enfants signalées par jour, soit 13 de plus que l’an dernier.
° 60% des enfants pris en charge par la DPJ sont demeurés dans leur milieu familial ou chez un tiers significatif.
° 10 561 adolescents ont reçu des services, une légère diminution par rapport à l’an dernier.
° 64 adoptions québécoises et internationales.