La Commission scolaire des Patriotes (CSP) a déjà amorcé la transformation de l’organisation en centre de services scolaires à la suite de l’adoption, le 8 février dernier, du projet de loi no 40 modifiant principalement la Loi sur l’instruction publique relativement à l’organisation et à la gouvernance scolaires.
Quelques jours avant son adoption sous bâillon à l’Assemblée nationale du Québec, la présidente de la CSP, Hélène Roberge, a dénoncé fermement ce geste qu’elle a qualifié d’antidémocratique, en précisant que la centralisation des pouvoirs et la perte d’autonomie décisionnelle sont préoccupantes pour les différents milieux, particulièrement ceux où la mobilisation des parents est moins forte.
« Le projet de loi no 40 vient donner des pouvoirs accrus et inquiétants à Québec, loin de la réalité des écoles et déconnecté des priorités sur le terrain. D’ailleurs, l’imposition d’un bâillon constitue en elle-même un excellent exemple du danger qui nous guette », s’est insurgée Mme Roberge.
« Que le gouvernement agisse de façon aussi antidémocratique en voulant faire taire tout le monde au moment où l’opposition est si forte quant à l’adoption de son projet de loi m’inquiète énormément pour la suite des choses. Comment peut-il ignorer les voix des différentes instances qui souhaitent s’exprimer sur le projet alors qu’il se veut être un gouvernement démocratique? Qu’on ignore nos voix à ce moment-ci me fait douter de l’ouverture du gouvernement à entendre les préoccupations de nos milieux une fois le projet adopté », a-t-elle déploré.
Un conseil d’administration paritaire
Malgré les levées de boucliers, le gouvernement est allé de l’avant avec son projet et la Commission scolaire des Patriotes a débuté la mise en place d’actions afin d’amorcer sa transformation en centre de services scolaires. La direction a indiqué pour sa part qu’une période de transition est prévue pour la mise en place d’un conseil d’administration paritaire composé de parents, de membres du personnel et de représentants de la communauté qui sera institué au plus tard le 15 juin prochain. Il est à noter qu’au cours de cette période de transition, la loi prévoit que le directeur général assume les fonctions du conseil.
Il s’agit-là de changements significatifs, mais il faut préciser que les orientations et les priorités d’action de la CSP issues de son Plan d’engagement vers la réussite, Tous Patriotes pour la réussite!, ainsi que les projets éducatifs des établissements scolaires, sont toujours en vigueur et se poursuivent comme à l’habitude.
Le directeur général de la Commission scolaire des Patriotes, Luc Lapointe, a souligné par voie de communiqué que d’autres modifications organisationnelles et opérationnelles seront à venir, mais que les tâches, fonctions et responsabilités de tous les employés de la CSP demeurent essentiellement les mêmes. Il a ajouté que leur participation à des comités et leur collaboration à des projets avec les différents partenaires de la communauté se poursuivent tel que prévu.
M. Lapointe a également mentionné que le futur centre de services scolaires continuera d’appuyer les établissements dans la réalisation de la mission éducative, notamment avec la planification du transport scolaire, la négociation de diverses ententes, l’aménagement de locaux et le fonctionnement des bâtisses, la coordination des services de la paie, etc.
« Au nom de l’ensemble des membres du personnel des écoles et des centres de la CSP, j’aimerais remercier tous les commissaires scolaires qui se sont succédé au fil des ans pour leur contribution et leur engagement exceptionnels envers la réussite éducative de tous les élèves de la CSP et qui ont su accomplir leur mandat avec autant de dévouement et d’enthousiasme », a conclu le directeur général.