Varennes acquiert 15 millions de pieds carrés de terrains de Pétromont

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Par Daniel Bastin
Varennes acquiert 15 millions de pieds carrés de terrains de Pétromont

L’achat de terrains de 9,2 millions de pieds carrés d’Hydro en 2011 avait rapporté 23 M$ à la Ville…

Les sourires étaient longs du côté des élus et des fonctionnaires de Varennes alors que le ministre délégué aux Affaires maritimes, Jean D’Amour, a annoncé l’acquisition par la Ville de 15 millions de pieds carrés de terrains de l’ancienne usine de Pétromont. Il faut dire que la première transaction du genre par Varennes s’était avérée particulièrement enrichissante…

Dans son allocution, le maire, Martin Damphousse, a rappelé que l’achat finalisé en 2011 de 9,2 millions de pieds carrés de terrains appartenant à Hydro-Québec, situés au carrefour de l’autoroute 30 et du boulevard Lionel-Boulet, avait été « un succès retentissant! »

« Nous avons acheté ces terrains pour une somme de 6,5 M$ et nous les avons vendus 23 M$ en moins de quatre ans. Les revenus de taxation à cet endroit ont fait un bond, passant de 16 000 $ par année à… 3 M$ annuellement! », a souligné celui qui avait dit que cette transaction deviendrait le « REER » des Varennois.

Le maire a renchéri en mentionnant que, depuis 2009, notamment avec la création du Novoparc à même les anciens terrains d’Hydro-Québec, pas moins de 50 nouveaux projets industriels et commerciaux ont vu le jour sur le territoire de Varennes, générant des investissements privés de l’ordre de 450 M$…

Martin Damphousse a ajouté que ces 15 millions de pieds carrés de Pétromont sont fortement en demande et qu’il y a présentement 10 projets totalisant 250 M$ qui devraient être confirmés dès que possible, ajoutant qu’il ne lui était pas encore possible d’annoncer quoi que ce soit pour le moment.

Ce grand intérêt s’explique notamment par leur localisation stratégique puisqu’ils sont situés à proximité des réseaux routiers et ferroviaires, ainsi que de la voie maritime. Leur vaste superficie est aussi très intéressante pour les grosses entreprises ayant des projets d’envergure, une caractéristique plutôt rare dans la grande région métropolitaine de Montréal.

Et, finalement, un des avantages indéniables de ce secteur, c’est qu’une grande partie de ces terrains est située à l’intérieur de la délimitation prévue pour l’implantation de la future zone industrialo-portuaire Contrecœur-Varennes, qui bénéficiera de soutien financier de Québec dans le cadre de sa Stratégie maritime.

                  Travaux…pharaonesques!

Le maire a expliqué que l’entente avec Pétromont a été conclue il y a un peu plus de deux semaines et le coût d’acquisition des terrains est de 16,5 millions pour la Ville de Varennes. « 8,5 M$ seront décaissés d’ici la fin de l’année 2016 au terme de la première phase de décontamination des terrains aux frais de Pétromont, avec certification de décontamination du ministère de l’Environnement. La deuxième phase devrait se terminer en 2021 et la Ville décaissera à ce moment 8 M$ pour l’acquisition des terrains, avec certification du ministère encore une fois. »

Il a fallu des années de négociations pour arriver à cette entente. Selon le président de Pétromont, Louis Rail, Varennes était la meilleure option puisque la Ville « va assurer la pérennité du site ». Le maire a confirmé à ce sujet qu’il est question à plus long terme de créer une zone de parc avec pistes cyclables dans les secteurs bordant le fleuve Saint-Laurent.

En ce qui concerne les projets de décontamination entièrement à la charge de Pétromont, le vice-président de la compagnie, Jean Carpentier, a donné un aperçu des projets qui sont d’une ampleur… quasi pharaonesque! « Pour vous donner une idée du volume de terre à traiter : on pourrait remplir 55 000 camions de dix roues qui, mis un à côté de l’autre, iraient de Varennes à Verchères! Il faut dire que la contamination est très profonde à certains endroits puisqu’il faut creuser jusqu’à sept mètres de profondeur… »

Trois technologies sont employées, dont la mycoremédiation qui est particulièrement intéressante puisqu’on utilise des bactéries naturelles afin qu’elles dévorent et transforment les contaminants enfouis dans le sol. M. Carpentier a aussi précisé que des plantes sont également utilisées pour décontaminer la terre, un processus qui prend toutefois plus de temps. Seize mille arbustes devraient être plantés à cette fin pour décontaminer notamment les BPC et le cuivre qui se trouve chez Pétromont. « Ce sont des technologies de l’avenir qui laissent la plus petite empreinte environnementale », a lancé fièrement le vice-président.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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