Durant la période d’isolement, les enfants doivent faire face à une situation inhabituelle et insécurisante. Afin de leur permettre de s’exprimer sur ce qu’ils vivent, un organisme a mis au point des missions proposées en ligne qui vont les amener à réfléchir et à s’écouter tout en s’amusant.
Depuis l’an 2000, la Maison des Enfants de la Montérégie œuvre auprès des élèves de 5 à 12 ans de la région. D’ordinaire, la mission de l’organisme est d’amener les jeunes à s’exprimer sur ce qu’ils vivent, de les aider à identifier les ressources intérieures et extérieures qui vont leur permettre de s’épanouir tout en leur donnant les outils afin qu’ils développent une image positive d’eux-mêmes.
Grâce à des boîtes aux lettres distribuées dans 17 écoles de la Commission scolaire des Patriotes, les enfants peuvent notamment aborder les sujets qui les concernent, que ce soit l’arrivée d’un nouveau bébé à la maison, une querelle avec un ami, leurs peines ou les défis auxquels ils doivent faire face.
Des organismes en mode adaptation
Depuis le début de la pandémie cependant, l’équipe de la Maison des Enfants a dû réajuster le tir afin de rejoindre ces filles et ces garçons qui vivent cette période d’isolement social en compagnie des membres de leur famille. Une situation qui génère de nouvelles questions et potentiellement des inquiétudes qui pourraient avoir un impact à long terme sur leur vision du monde.
« Depuis le début de la crise du coronavirus, nous nous sommes retrouvés sans contact avec les enfants, explique la directrice générale de l’organisme Claudia Forget. Pourtant, c’est une période durant laquelle ils ont besoin qu’on les laisse parler un peu. C’est comme ça que nous est venue l’idée de leur donner des conseils et de les présenter sous forme de missions. »
Ces missions, jeunes et parents peuvent y avoir accès sur le site de l’organisme à l’adresse mdevarennes.org.
« Dans le quotidien que nous vivons actuellement, les enfants peuvent développer une certaine anxiété, parce qu’ils écoutent les nouvelles avec leurs parents, parce qu’ils entendent que leur père ou leur mère a perdu son emploi. Ils ne vont pas nécessairement exprimer ce qu’ils ressentent alors que c’est pourtant le temps d’en parler. »
De l’aide aussi pour les parents
En répondant aux questions de la première mission avec l’aide de ses parents, l’enfant pourra trouver les mots pour parler des aspects négatifs, mais également positifs de la situation particulière qu’ils doivent traverser alors qu’ils ont encore une courte expérience de la vie.
« D’aborder ces questions, ça peut donner une porte d’entrée aux parents, ajoute Mme Forget. Ça peut permettre de débloquer certaines choses en ces temps plus sensibles qui sont à venir. »
À l’heure actuelle, les responsables de l’organisme ont prévu mettre en ligne une dizaine de missions qui vont amener les élèves à réfléchir sur des questions qui les concernent, notamment sur le devoir de protection qu’ont les parents envers eux et qui les pousse parfois à prendre des décisions qui ne sont pas comprises immédiatement.
« Il y a beaucoup de familles qui n’ont jamais été autant avec leurs enfants et ils doivent tout à coup avoir un rôle d’enseignant auprès d’eux, ajoute Claudia Forget. Ça ne s’apprend pas du jour au lendemain. Ça leur demande d’être dans la performance et ça peut générer des stress. Or, la sécurité apportée par papa et maman, c’est à la base de la pyramide des besoins de l’enfant. On s’est dit qu’avec nos missions, nous avions la possibilité de les aider eux aussi. »