La semaine dernière, la communauté de Saint-Amable a été secouée par le décès accidentel d’une fillette de 18 mois. Au-delà de la compassion et des messages d’appui pour les proches, il est important, aux yeux de ceux qui font la promotion de la prévention, de rappeler les règles à respecter afin de diminuer le nombre de noyades qui surviennent chaque été.
Ce décès serait le 71e cas de noyade au Québec en 2020, en nette progression si l’on compare à l’an dernier. Selon la Société de sauvetage, 12 enfants de moins de 12 ans ont ainsi perdu la vie cette année. Dix d’entre eux étant âgés de cinq ans ou moins.
Pour l’ex-plongeuse Sylvie Bernier, qui a assisté impuissante à la noyade de son neveu de cinq ans Raphaël en 2002, il est néanmoins possible de survivre à un tel drame.
« Ça m’a pris 17 ans avant de pouvoir en parler et d’écrire le livre [Le jour où je n’ai pas pu plonger], a raconté la médaillée olympique, invitée à commenter sur les ondes de la Première chaîne de Radio-Canada. Un drame, ça nous suit toute une vie. On apprend à vivre avec. Dans le cas de ma famille, nous avons voulu transformer ce drame en quelque chose de positif. »
L’athlète milite aujourd’hui afin que tous les enfants de la province apprennent à nager dès le primaire. Elle veut également que soient enseignées les règles élémentaires de sécurité à suivre pour éviter de tristes événements comme ceux que nous avons connus cet été.
Une saison difficile
Cet été, en raison de la pandémie, bien des familles ont choisi de prendre leurs vacances près d’un plan d’eau ou aux abords de leur piscine. Par ailleurs, plusieurs parents ont dû s’initier au télétravail tout en ayant à veiller sur leurs enfants privés d’école et de camps de jour. Des circonstances qui, en plus de la chaleur que nous avons connue, ont accentué les risques inhérents à la baignade et autres activités aquatiques.
« Mon cœur s’arrête chaque fois que j’entends parler d’une noyade au Québec, admet Sylvie Bernier. Est-ce que je suis surprise? Non. Triste, oui, parce que la majorité des noyades sont évitables. »
Parmi les mesures de sécurité à prendre, le port de la veste de flottaison à bord d’une embarcation demeure un incontournable.
« Lorsque nous nous assoyons dans une voiture, nous attachons la ceinture de sécurité des enfants et la nôtre, a argumenté la plongeuse. Sur l’eau, souvent, on met la veste à nos enfants, mais celle des adultes reste dans le fond du bateau ou sous les bancs. […] Avec la veste de flottaison (obligatoire), on pourrait prévenir 85% des noyades ».
L’exemple des Pays-Bas
Quant à la piscine, au-delà de l’installation des clôtures de protection maintenant obligatoires, rien ne pourra remplacer la vigilance et surtout, l’éducation.
« Il suffit d’un petit instant d’inattention. Une noyade, c’est silencieux. Je le dis et j’en ai des frissons. L’enfant ne criera pas au secours. (…) Ça se passe en quelques secondes. C’est pourquoi c’est important d’expliquer à nos enfants : « N’approche pas d’un lac, d’une rivière ou d’une piscine. » Il y a encore beaucoup de sensibilisation à faire, de là notre grand projet dans les écoles, que les enfants soient initiés à la natation et aux conseils de sécurité de base. C’est ce qui se fait aux Pays-Bas et c’est le pays où il y a le moins de noyades. »