Le Centre de recherche et de formation sur les intégrismes religieux, les idéologies politiques et la radicalisation (CEFIR) du cégep Édouard-Montpetit vient d’entreprendre une étude pour mieux connaître l’incidence des discours conspirationnistes sur les cégépiens en temps de COVID-19. Ce projet exploratoire fait suite à une recherche réalisée le printemps dernier à l’Université de Sherbrooke dont les résultats préliminaires ont démontré que ces discours affectaient surtout les jeunes gens. « Les jeunes sont influencés par des espèces de ¨gourous¨ présents en ligne sur les réseaux sociaux », affirme Martin Geoffroy, professeur de sociologie au cégep Édouard-Montpetit et directeur du CEFIR.
L’organisme prévoit faire une veille et analyser le contenu des diverses communications produites par les influenceurs sur les réseaux sociaux jusqu’au printemps 2021. « Nous allons regarder comment ils persuadent les gens et étudier leurs discours qui sont variés », signale au passage M. Geoffroy. Les résultats de la recherche conduiront à la publication d’un rapport de recherche en juin 2021. Le document contiendra des recommandations qui pourront mener à d’autres travaux plus poussés dans cette même veine. À échéance, le CEFIR souhaite implanter un programme d’éducation scientifique dans les cégeps et au bénéfice de la population en général. Dans une approche éducative, ce programme aiderait les gens à mieux discerner les distinctions entre des écrits scientifiques et des opinions comme celles que peuvent énoncer les influenceurs conspirationnistes.
« Les processus de radicalisation auxquels peut mener la croyance dans des théories de la conspiration ont fait l’objet d’études de plus en plus nombreuses et détaillées à l’échelle du monde occidental, mais encore très peu de projets ont abordé la réalité québécoise de façon spécifique, encore moins dans le contexte d’une pandémie comme celle de la COVID-19, explique le professeur Geoffroy. Ce projet permettra de combler cette lacune, par une étude qui prendra en compte les réalités du paysage des médias alternatifs québécois. »
Le Centre d’expertise souhaite entamer la formation d’acteurs et de décideurs quant aux démarches à privilégier pour prévenir l’adhésion aux idées complotistes dans le contexte de la pandémie de la COVID-19. L’organisme a entrepris des pourparlers avec le ministère de la Sécurité publique pour qu’il y ait une suite à son étude en cours. Ce ministère a accordé une subvention de 40 000 $ pour que cette analyse soit réalisée.