Des travailleurs sociaux pour accompagner les policiers de l’agglomération

Photo de François Laramée. De l’Initiative de journalisme local
Par François Laramée. De l’Initiative de journalisme local
Des travailleurs sociaux pour accompagner les policiers de l’agglomération

Selon les plus récentes statistiques du Service de police de l’agglomération de Longueuil, de 15 à 20 % des appels reçus annuellement sont récurrents et viennent des mêmes endroits, ce qui occuperait 80 % des patrouilleurs. L’an dernier, le SPAL a dû répondre à plus de 135 000 appels, dont 65 % ont nécessité une intervention. De ce nombre, 70 % seraient des appels pour des problèmes autres que criminels.
Depuis un an le SPAL s’est donc associé au CISSS de la Montérégie-Est pour former deux équipes d’urgence psychosociale. Ainsi un ou une psychoéducatrice prend parfois place dans les véhicules de police pour répondre à certains appels de nature non criminelle, mais qui ressemble plus à de la détresse.
Selon plusieurs témoignages, de policiers entre autres, l’approche a de l’intérêt. Mais certains craignent un mélange des genres.
Il y a un risque de confusion si l’on veut mettre des travailleurs sociaux dans des voitures de police. Surtout que des acteurs demandent depuis des années moins de présence policière, selon certains spécialistes en travail social.
Plusieurs autres experts estiment qu’il faut réorienter une partie des budgets policiers dans la prévention.
Si les policiers répondent maintenant à 80 % des situations de crise, c’est parce que les budgets en santé mentale ont été réduits.
Cette idée n’est cependant pas partagée par le chef du SPAL, Fady Dagher. « C’est de dire que nos services ne peuvent pas s’adapter. On peut et on va s’adapter », estime M. Dagher.
Le directeur Dagher travaille d’ailleurs à mettre sur pied une police de concertation.
Chaque policier inscrira une dizaine de familles vulnérables. Elles auront son cellulaire et son horaire. Il sera possible d’échanger avec lui pour régler les problèmes en amont.

À terme, la direction du SPAL veut que la moitié de ses policiers fasse partie de ces équipes d’ici 10 ans. Le SPAL envisage même de modifier les critères d’embauche et de favoriser les candidats qui auraient des profils universitaires en sociologie, par exemple.



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