Le syndicat exige qu’ArcelorMittal cesse de presser le citron et investisse à Contrecoeur plutôt qu’en Ontario

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Par Daniel Bastin
Le syndicat exige qu’ArcelorMittal cesse de presser le citron et investisse à Contrecoeur plutôt qu’en Ontario
ArcelorMittal

Un investissement de 120 millions de dollars en Ontario par la multinationale ArcelorMittal est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour le syndicat des travailleurs de l’usine de Contrecoeur. En fait, il s’agirait plutôt d’une goutte de citron de trop selon eux.

Le syndicat des Métallos, section locale 6586-8060, a installé lundi matin à l’entrée de l’aciérie de Contrecoeur un panneau sur lequel est écrit : « Le citron est assez pressé, investissez! »

Selon la direction de l’usine, la production annuelle du géant de l’acier est passée de 14 à 24 tonnes à Fermont grâce au Plan Nord et au marché plus profitable du minerai de fer, ce qui permettra de maintenir les emplois dans les usines de production d’acier, notamment à Contrecoeur.

« Où est le cadeau du ciel pour Contrecoeur? », a tonné Claude Langlois, président de la section locale 6586 par voie de communiqué envoyé aux médias en début de semaine. « En janvier 2012, ArcelorMittal a rencontré les travailleurs de ses usines de Contrecoeur Est. Elle s’est défendue du faible marché de l’acier, a prétendu vouloir geler les investissements pour réduire son endettement ».

L’annonce d’un investissement de 120 millions de dollars dans une usine de galvanisation à Hamilton, en Ontario a fait bondir le syndicat. « Pourquoi dit-on aux travailleurs de Contrecoeur que l’entreprise n’investira pas? Pourquoi investit-on en Ontario et pas au Québec, à Contrecoeur? Comment ArcelorMittal entend-elle augmenter les emplois ou la production, comme elle le prétend publiquement alors que depuis plusieurs années elle délocalise sa production à l’extérieur, dont en Ontario? »

Le président a ajouté que la situation est d’autant plus choquante que les travailleurs de l’usine de Contrecoeur d’ArcelorMittal ont battu des records de tonnes de production d’acier et ont pu maintenir les coûts de transformation à d’excellents niveaux durant le premier trimestre de 2012. Toujours selon le syndicat, l’aciérie se classerait première au monde parmi les usines de même taille au sein de cette entreprise, qui compte 273 000 employés répartis dans 60 pays.

« On nous dit de continuer cet excellent travail, que cela nous aidera d’être la référence en matière de production, de fiabilité et de qualité », a renchéri M. Langlois. Il a aussi donné l’exemple de l’usine Fil Machine, où la multinationale avait annoncé l’an dernier des investissements qui ne se sont toujours pas confirmés. « La performance dans cette usine s’améliore tous les mois et les coûts de transformation ont été réduits entre autres grâce à la productivité des travailleurs. Pourtant, on attend toujours qu’ArcelorMittal créé des emplois à Contrecoeur. ArcelorMittal doit cesser de tromper ses travailleurs, cesser de leur presser le citron et investir à Contrecoeur plutôt qu’en Ontario. »

« Le citron est assez pressé, investissez! ».

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