Depuis 1986, il n’y a eu aucun décès parmi les passagers d’un autobus scolaire âgés de 5 à 17 ans. Il s’agit là d’un bilan encourageant, mais les responsables de la 33e édition de la campagne de sécurité en transport scolaire « M’as-tu vu? » rappellent toutefois que près de 60 % des quelque 906 557 élèves inscrits aux niveaux préscolaire, primaire et secondaire dans une école publique ou privée au Québec sont transportés par autobus.
La Fédération des transporteurs par autobus (FTA) prend tous les moyens afin d’assurer la sécurité des écoliers, mais malgré tout, elle déplore le fait que trop d’usagers de la route persistent à conduire de façon négligente, voire risquée lorsqu’ils croisent ou suivent un autobus scolaire. Elle demande aux usagers de la route leur contribution pour diminuer les risques d’accident, plus particulièrement en zone scolaire et même dans les cours d’école.
La campagne « M’as-tu vu? » a pour objectif de rappeler aux usagers de la route l’importance d’être attentifs à la signalisation et aux arrêts fréquents des autobus scolaires. Ce slogan tient aussi à interpeller les écoliers afin qu’ils s’assurent d’être vus en tout temps par le conducteur, surtout au moment de traverser la rue, de monter à bord ou de descendre d’un autobus.
Le gouvernement prend part encore une fois à cette 33e édition qui se déroulera jusqu’au 14 février. « La présente année scolaire a été marquée par plusieurs rebondissements qui ont, notamment, affecté le transport des élèves », a rappelé le ministre des Transports, François Bonnardel. « Je tiens donc à souligner la collaboration des chauffeurs d’autobus qui ont su faire preuve de résilience et d’adaptation. Malgré le contexte de pandémie, la sécurité en transport scolaire demeure au cœur de nos préoccupations. »
« Le bilan routier, somme toute positif, démontre l’importance de poursuivre les efforts de sensibilisation et de prévention en transport scolaire », a renchéri pour sa part Stéphane Lefebvre, président du conseil d’administration de la Fédération des transporteurs par autobus. « La sécurité des écoliers doit rester au cœur des priorités de la population. On n’est jamais trop prudent sur la route, surtout en présence d’autobus scolaires. »
Cette campagne est d’autant plus importante qu’en février 2006, un enfant a été mortellement heurté par un autobus scolaire et c’est une tragédie qui pousse les responsables de la Fédération à toujours rappeler l’importance d’adopter en tout temps des comportements sécuritaires.
Les risques d’une ceinture de sécurité
Selon les analyses de ses recherches sur les accidents, Transports Canada a déterminé que les ceintures de sécurité pourraient nuire à la sécurité des enfants dans les autobus scolaires. Par exemple, les essais de collisions ont révélé que les occupants portant une ceinture sous-abdominale, c’est-à-dire avec deux points d’attache, seraient susceptibles de subir des blessures beaucoup plus graves à la tête et au cou que les occupants n’ayant aucune ceinture. En outre, des tests canadiens et américains ont également démontré que, lors d’un impact par l’arrière, un écolier de 3 à 12 ans risque de glisser de la ceinture et, par conséquent, subir de graves blessures internes.
Le ministère estime aussi que la combinaison de la ceinture sous-abdominale et du baudrier, c’est-à-dire avec trois points d’attache, pourrait poser des problèmes parce qu’ils ne peuvent pas être ajustés pour protéger convenablement de jeunes enfants et que tout relâchement peut les blesser. De plus, l’installation de ces ceintures nécessiterait la présence de sièges rigides, ce qui pourrait infliger des blessures à un enfant non attaché.
Le choix pour le système de compartimentation est par conséquent le plus pertinent, la ceinture de sécurité n’étant efficace que si tous les passagers l’utilisent. Si 10 % des élèves ne l’attachent pas, ils deviennent, lors d’une collision grave, victimes de l’intérieur qui n’est pas aussi sécuritaire que le compartimentage. Or, en considérant qu’aux États-Unis seulement 60% des passagers d’une automobile attachent leur ceinture, il est irréaliste de présumer que 100 % des passagers le feront dans les autobus scolaires.
(Source : Transports Canada)