Les chiffres présentés dans un dossier du Journal de Montréal sur le décrochage scolaire avaient de quoi inquiéter puisqu’ils confirmaient que le nombre de jeunes ayant abandonné leurs études a augmenté de près de 30 % depuis deux ans. Toutefois, le nombre d’abandons au sein des centres de services scolaires des Patriotes (CSSP) et de Marie-Victorin (CSSMV) est resté très similaire au cours de la pandémie, signe que le décrochage scolaire n’a pas connu d’explosion préoccupante sur le territoire.
Les données publiées dans l’édition du 23 août dernier du quotidien ne peuvent pas se substituer au taux de décrochage officiel calculé par le ministère de l’Éducation puisqu’il n’est pas encore disponible pour les deux dernières années, mais elles demeurent un indicateur important de ce qui se produit dans le réseau scolaire depuis le début de la pandémie. De plus, on précisait dans l’article que, malgré la tendance générale, les données variaient considérablement d’un centre de services à l’autre.
Au Québec en 2019-2020, on comptait 3 325 abandons (nombre qui inclut les accès au marché du travail, raisons inconnues ou personnelles, mais qui exclut les déménagements et les expulsions) et ce chiffre a grimpé à 4 402 en 2020-2021, soit un bond de 32 %. La situation s’est un peu améliorée en 2021-2022 avec 4 280 abandons, mais c’est presque 1 000 de plus qu’avant la pandémie.
Du côté du Centre de services scolaire des Patriotes, les abandons sont restés relativement stables durant la pandémie, car on en dénombrait 51 en 2019-2020, 52 en 2020-2021 et 56 en 2021-2022, soit une hausse de 9,8 % sur deux ans.
Ce nombre est également resté plutôt stable du côté du Centre de services scolaire Marie-Victorin puisqu’il s’établissait à 224 en 2019-2020, à 235 en 2020-2021 et à 232 en 2021-2022, soit une augmentation de 3,6 % sur deux ans.
Si la situation du décrochage scolaire semble moins préoccupante ici que dans certaines régions au Québec, il n’en demeure pas moins que l’article souligne que les organismes constatent que la détresse est encore très grande chez les jeunes, même parmi ceux qui ne décrochent pas…