Essoufflés et fatigués, les propriétaires du Comptoir Espace gourmand accrochent leur tablier. Quatre ans seulement après l’achat du commerce de la place Lionel-Daunais, à Boucherville, Suzie Philippe et Luc Larocque ont pris la décision de mettre la clé dans la porte.
« Depuis un an, on constate une baisse importante de l’achalandage dans tous nos services; traiteur, salle à manger, produits prêts-à-emporter, et repas congelés », explique Mme Philippe.
Ces restaurateurs ne l’ont jamais eu facile. Ils ont acheté le commerce en décembre 2019 pour arriver en poste le 3 février 2020, cinq semaines avant la pandémie.
« La restauration est le pire secteur d’économie. Nous avons dû conjuguer avec la pénurie de main-d’oeuvre, l’augmentation des salaires, la hausse des prix de la nourriture, et la baisse de la fréquentation », commente la propriétaire en entrevue avec La Relève.
« Les traiteurs n’ont pas trop la cote ces temps-ci. Ce n’est pas évident car on offre des produits fins, et c’est dans le luxe que les gens coupent en premier », ajoute-t-elle.
Pas d’acheteur
« Ça fait des mois que mon mari travaille 7 jours sur 7. C’est très difficile sur les plans physique, psychologique, et financier, alors on a pensé que c’était peut-être la meilleure solution de vendre », signale Mme Philippe.
Personne n’a voulu reprendre le flambeau, la conjoncture économique n’étant pas favorable à ce type d’activités. Mais ils ont réussi à vendre le local.
Le commerce fermera définitivement le 3 mars prochain. Le couple ne sait pas encore ce qu’il fera ensuite. « On prend le printemps pour y réfléchir. Nous avions l’idée de travailler dans notre commerce une dizaine d’années avant de prendre notre retraite. À 50 et 55 ans, ce sera notre dernier droit professionnel », spécifie-t-elle.
Le Comptoir Espace gourmand a gagné quatre années consécutives des prix Délys lors des concours du meilleur boudin de l’Association québécoise du Goute-Boudin de Boucherville.
« La fermeture a été accueillie avec beaucoup de tristesse de la part de la fidèle clientèle », précise Mme Philippe.
L’histoire de ces restaurateurs n’est malheureusement pas un cas isolé.