La Ville de Boucherville poursuit l’acquisition de terrains. Cette fois-ci, elle vient d’acheter 400 000 pieds de carrés dans le secteur du Boisé, plus précisément le long de la rue Des Sureaux, derrière les Cours Georgiennes.
La transaction approuvée par le conseil municipal, le 15 avril, s’élève à 7 M$. De ce montant, 4,8 M$ sont destinés à l’achat d’une soixantaine de lots. Une somme de 2,2 M$ est par ailleurs versée au promoteur et propriétaire du terrain, André Pépin, à titre de compensation, détaille à La Relève le directeur général de la Ville, Roger Maisonneuve.
Milieu humide
Il faut savoir que le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques avait bloqué le développement domiciliaire dans les trois quarts de la superficie des terrains, car ils se trouvent en milieu humide. M. Pépin projetait y bâtir une soixantaine d’unités, fait savoir M. Maisonneuve.
Dans le reste des terrains, le promoteur prévoyait y ériger entre 15 et 20 unités de maisons de ville.
Poursuite de 26 M $
Or, la Ville de Boucherville a plutôt opté pour la préservation de ce milieu et mis un frein au développement.
« La Ville préférait protéger l’ensemble du terrain, pour ne pas prendre le risque de contaminer le milieu humide », explique M. Maisonneuve.
« On était en discussion avec le promoteur pour régler le dossier. Comme celles-ci n’avançaient pas, car on attendait les réponses aux demandes de subventions que nous avions adressées, M. Pépin craignait que le délai de prescription pour un recours soit dépassé. Il a donc intenté en décembre 2023 une poursuite de 26 M$ contre la Ville », explique M. Maisonneuve.
« Ce montant était exagéré, précise-t-il. On a réglé la poursuite en achetant les terrains et en lui versant la compensation de 2,2 M$. »
Des subventions
Le maire Jean Martel a expliqué que Nature Action Québec allait financer ces acquisitions, qui totalisent 4,8 M$, à une hauteur de 2 M$, et que la Ville attendait les confirmations d’autres sources de financement de l’ordre de quelque 2 M$. La Ville assumera la différence, soit environ 800 000$ via son fonds vert, ainsi que par une partie de la somme qu’elle a perçue lors de la vente de son dernier terrain industriel et qui a rapporté plus de 5,2 M$.
À cela s’ajoute la compensation de 2,2 M$ que la Ville versera au promoteur pour régler le litige.
M. Martel a par ailleurs rappelé l’acquisition de près de 7,6 millions de pieds carrés dans le secteur Le Terroir, en février dernier, et fait savoir que la Ville allait procéder à d’autres achats au cours de l’année.
Rappelons que le maire a signifié en début d’année que sa priorité en 2024 est de protéger 30 % du territoire à des fins de conservation, et peut-être même davantage.