Environ 150 propriétaires terriens se sont réunis le 31 mai à l’hôtel de ville de Longueuil pour participer à une rencontre organisée par Nature Action Québec (NAQ) visant à les informer sur les avantages de protéger les milieux naturels. L’événement qui s’est tenu dans le cadre de la campagne Alliés de la biodiversité a également réuni le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, et le maire de Boucherville, Jean Martel.
NAQ en a profité pour rappeler l’investissement en 2024 de 8,2 M$ de la part d’Environnement et Changement climatique Canada pour des activités de protection et de restauration de l’habitat de la rainette faux-grillon de l’Ouest en Montérégie et en Outaouais.
De ce montant, la Montérégie a bénéficié d’un appui financier de 3,3 M$ pour l’acquisition de 13 hectares de milieux naturels sur les territoires de Boucherville, de La Prairie et de Longueuil. Cela représente 18 terrains de soccer de grandeur de la FIFA qui seront protégés à perpétuité
Pour le ministre Guilbault, « il n’y a pas de mesure plus tangible que nous puissions prendre pour lutter contre les changements climatiques que de protéger et conserver les milieux naturels qui nous entourent. La perte de biodiversité entraine, a-t-il dit, des répercussions majeures sur l’humanité dans son ensemble. Nous savons que plusieurs espèces sont en déclin. »
À une question d’un journaliste, le ministre Guilbault a précisé que ces annonces sont faites après les acquisitions dans le but d’empêcher les spéculations de terrains.
À Boucherville
«À Boucherville, grâce à la collaboration de la Ville, de Nature-Action Québec (NAQ) et de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), 60 lots, situés dans le secteur du IKEA, ont été acquis. Ce sont 3,71 hectares supplémentaires de l’habitat de la rainette faux-grillon de l’Ouest sur le territoire de Boucherville qui sont voués à la protection à perpétuité. Constituée majoritairement de prairies humides, cette grande acquisition permet d’agrandir les superficies protégées du parc de la Futaie. Ce parc consolide le corridor écologique entre d’autres milieux naturels détenus par la Ville (secteurs Harmonie et du Terroir, boisé Pierre-Dansereau), dont 17,34 hectares protégés par une servitude de conservation en faveur de Nature-Action Québec. Ce corridor renforce la connexion entre ces milieux, offrant un habitat continu pour les rainettes faux-grillon de l’Ouest », lit-on dans le communiqué de presse émis par NAQ.
Boucherville vise la protection de son territoire jusqu’à 35 %, a spécifié le maire Jean Martel.
À Longueuil
À Longueuil, NAQ précise que «36 lots d’une superficie totale de 2,54 hectares de milieux naturels constitués de nombreux milieux forestiers, de marais et de marécages, ont été protégés dans le boisé Fonrouge et s’ajoutent aux 26 propriétés déjà protégées par Nature Action Québec (NAQ), totalisant ainsi 5,31 hectares de superficie protégée dans ce boisé.
Depuis 2020, par le moyen de dons et d’acquisitions, NAQ a été en mesure de multiplier ses efforts afin de consolider la protection de ce secteur, qui est un milieu de reproduction significatif pour la rainette faux-grillon de l’Ouest. Ce boisé urbain, d’une haute valeur écologique, représente l’habitat de l’une des populations les plus importantes en financement de 8,2 M$ de la part d’Environnement et Changement climatique Canada de cette espèce menacée. Ce projet permet d’assurer la protection de cet habitat contre les diverses pressions qui fragilisent l’intégrité écologique du milieu.»
Longueuil vise la protection de 21% de son territoire, a pour sa part spécifié la mairesse Catherine Fournier.
À La Prairie
À La Prairie, NAQ indique que la «propriété couvre 7,27 hectares et se caractérise par plusieurs milieux boisés et divers milieux humides, dont des marécages et des tourbières. La présence de plus d’une dizaine d’espèces à statut précaire, dont la rainette faux-grillon de l’Ouest, témoigne de la grande valeur écologique de la propriété.»
NAQ n’a toutefois pas voulu dévoiler l’emplacement des hectares protégés pour éviter la spéculation.
Fortes pressions
NAQ signale que «ces lots nouvellement protégés se situent au cœur de zones fortement urbanisées subissant de fortes pressions de développement. Les experts estiment que plus de 15 % des sites de reproduction de la rainette faux-grillon de la Montérégie ont été détruits entre 2004 et 2009 seulement.
Rappelons qu’en Montérégie, seulement 10 % de l’aire de répartition historique de la rainette faux-grillon de l’Ouest est toujours occupée par le petit amphibien et la majorité de ces espaces se situent en terre privées.»