Environ six mois après l’agression de Hai Thach, un interprète judiciaire, au palais de justice de Longueuil, des arches de sécurité seront ajoutés dans le bâtiment.
Cet ajout fait partie d’un investissement de 31 M$ du gouvernement provincial, somme qui sera utilisée afin d’ajouter des arches de sécurité dans neuf palais de justice au Québec, ainsi que pour la formation et l’embauche de constables spéciaux. Les montants spécifiques pour Longueuil étaient encore en évaluation.
Ces palais ont été ciblés en raison du nombre d’incidents et de la clientèle les fréquentant.
La mise en place des arches sera déployée d’abord à Longueuil au cours de juin.
«On a accéléré les travaux afin d’optimiser et moderniser les équipements de sécurité dans les palais de justice», a affirmé le ministre de la Justice, Simon-Jolin Barrette, au cours d’une conférence au palais de justice de Longueuil le 3 juin.
Celui-ci a estimé qu’il était important de renforcer le sentiment de sécurité et ne croit pas que la sécurité dans ces lieux était tenue pour acquise. «Même sans les arches, ce sont des lieux extrêmement sécuritaires», a-t-il ajouté.
Des détecteurs de métaux portatifs et des fouilles avaient été instaurés à Longueuil après l’incident impliquant M. Thach.
Plus de constables
Des 31 M$, 23,4 M$ seront consacrés à la formation et l’embauche de constables spéciaux.
Le ministre de la Sécurité publique François Bonnardel a expliqué que les cohortes à l’École nationale de police du Québec étaient déjà passées de 72 à 144 en 2023, afin de combler les postes à pourvoir. En date du 3 juin, il y en a 70 à l’échelle du Québec.
La cadence a de nouveau été accélérée afin de former quatre cohortes de constables spéciaux d’ici la fin 2026.
Hai Thach se sent en sécurité
Hai Thach a estimé que cette annonce allait rassurer la population. «Je crois que, ayant travaillé dans le système judiciaire depuis 35 ans, c’est ma conviction que les palais de justice sont sécuritaires de toute façon», a-t-il déclaré.
L’homme de 71 ans garde quelques séquelles physiques de son agression, mais est retourné au travail moins de deux mois plus tard.
«Quand j’étais à l’hôpital et que j’ai repris conscience, je me suis dit : jamais je ne remettrai les pieds au palais de justice de Longueuil. Mais après avoir réfléchi, c’était un peu comme une capitulation mentale de ma part et il faut confronter ça», a-t-il raconté.