Le centre commercial Les Promenades Montarville a été vendu à une compagnie à numéros dont l’adresse est sur la rue Saint-Jacques, à Montréal. Les commerçants qui y sont établis l’ont appris le 6 août dernier par courriel. Les rumeurs sur l’avenir du centre qui allaient bon train avant la transaction officielle se multiplient, semant au passage l’incertitude chez certains détaillants, et l’espoir chez d’autres que les affaires s’améliorent.
La semaine dernière, l’une des gestionnaires du centre commercial, Catherine Garzon, avait confirmé à La Relève que des discussions étaient en cours pour la vente du centre, et qu’aucun commentaire ne serait fait à ce sujet.
Le centre commercial était la propriété de la compagnie d’assurances vie Manuvie.
Le bâtiment de 155 000 pieds carrés est au tiers vide.
Sur les quelque 45 locaux, au moins 15 sont vacants. Le salon de coiffure, la boutique Dans un Jardin, la tabagie, le magasin d’électronique, Bentley, Ardenne sont parmi les détaillants qui ont quitté les lieux depuis trois ou quatre ans.
La pandémie n’a pas aidé car depuis, le taux de vacance a augmenté. «Des commerces ont fermé et d’autres étaient en fin de bail et les locataires ne l’ont pas renouvelé», avait précisé Mme Garzon au journal il y a quelques jours.
Novobas a définitivement fermé boutique, mais dans ce cas, la propriétaire a pris sa retraite. Le Grenier de Julie a l’an dernier déménagé et la librairie du Carrefour qui songeait à déménager mettra finalement la clé dans la porte le 31 août.
«On ferme. C’est officiel. Les nouveaux propriétaires n’ont pas donné suite à notre demande de renouveler le bail. Ça faisait un an que je courais après eux (les anciens propriétaires). Ça ne me tente pas d’investir dans un nouveau local ailleurs», indique le libraire Réjean Dostie.
Une librairie occupait cette surface depuis plus de 20 ans, et M. Dostie était propriétaire de la librairie Au Carrefour depuis plus de 12 ans.
Charlotte Blanchette, propriétaire de la boutique Canicule, indique au journal que son bail est échu depuis décembre 2023. «Je trouve cela très nébuleux. Les anciens proprios n’ont pas voulu en résigner un. Ce n’est pas normal.»
Elle a ouvert sa boutique il y a 28 ans et précise que le centre d’achat a appartenu à cinq propriétaires différents en presque 30 ans.
«On se demande ce qui va se passer», signale de son côté Chantal Colette, gérante de la boutique Marise. «Tout le monde est en stanby. Il y a plein de rumeurs», ajoute-t-elle.
Le propriétaire de la boutique L’Éclaireur établi dans le mail depuis 27 ans, M. Marc, laisse la chance au coureur.
«Il y a trop de spéculations. Attendons de les rencontrer (les nouveaux propriétaires) pour connaître leur intention. Je suis confiant qu’ils vont faire bouger les choses.»
M. Marc avance que les anciens gestionnaires du centre «ne faisaient rien, pas même une vente trottoir. L’ancienne administration a jeté la serviette à la suite de la pandémie. Moi aussi, mon chiffre d’affaires a baissé.»
Il fait remarquer que le fait d’avoir fermé les portes des deux importants commerces de chaque extrémité du centre (Provigo et Canadien Tire) et donnant accès à l’intérieur du mail a contribué à diminuer l’achalandage.
«Même le Tim Hortons n’a pas résisté. Moi j’ai encore un bail et si ça ne fait pas mon affaire, je plierai bagage. Mais peut-être qu’avec le renouveau, ça va aller mieux.»
Logements locatifs
Les rumeurs les plus persistantes veulent que l’immeuble soit rasé pour faire place à un complexe locatif de plusieurs étages. Une rumeur que Mme Garzon a rejeté du revers de la main il y a quelques jours.
«Oui il y a bien des choses qui se disent, mais le centre d’achat restera», a-t-elle signifié au journal.
Une autre rumeur voudrait que le centre demeure, mais que des étages soient ajoutées au-dessus pour faire place à des logements locatifs.
Là encore, ce ne sont que des spéculations, même si on sait que la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) a identifié ce secteur de Boucherville pour un rehaussement de la densification urbaine dans le cadre de la nouvelle version du Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD 2.0) qui sera éventuellement adoptée.
Du côté de la Ville de Boucherville, il ne semble pas y avoir de demande de modification de zonage qui ait été faite.