Nettoyer le plancher ou carrément l’arracher. Enlever les plaques de plâtre dans le bas des murs du sous-sol pour «sauver les meubles ». Des citoyens en ont ras-le-bol. À la suite des pluies diluviennes survenues le 9 août, une trentaine de résidents d’un quartier de l’est de Boucherville se mobilisent pour demander à la Ville l’adoption d’un plan d’action efficace en situation d’urgence.
Des sinistrés, grandement affectés par les pluies diluviennes qui ont occasionné des inondations dans des sous-sols sur les rues du Père-Le Jeune, Jean-Plouf et De Noyon, prévoient s’adresser aux membres du conseil municipal lors de la séance publique, le 26 août.
Ils demanderont «d’accorder une priorité à la réfection des infrastructures souterraines desservant leur quartier.» Une pétition sera d’ailleurs déposée.
Pour certains, c’est la deuxième, sinon la troisième fois qu’ils sont aux prises avec des inondations. La dernière remonte au 13 septembre 2022, fait savoir Nicolas Ouellette.
«On se mobilise, car les infrastructures, qui datent des années 1960, sont désuètes. L’égout est trop chargé et le parc Jean-De Noyon a un grand problème de drainage», signale ce sinistré.
«Il y a environ deux ans, la Ville a refait le système de drainage dans ce parc et on ne sait pas pourquoi, mais depuis, nous avons des problèmes», mentionne Louis Ricard.
«Nous, ça fait deux fois que l’on déclare un sinistre à nos assurances. On se questionne beaucoup. Est-ce que les assurances vont nous dédommager une troisième fois si jamais la situation se répète, sans parler de la dépréciation de nos maisons. On va nous dire que c’est une situation exceptionnelle, mais ce n’est plus ça. On sait qu’il y a des changements climatiques, mais en même temps, c’est notre secteur qui est le plus éprouvé de la ville», ajoute M. Ricard.
«Cette fois-ci, c’est pire dans le sens qu’on a eu un pied d’eau partout», dit Karine Duquette, également de la rue De Noyon. La rue était comme un lac», précise-t-elle.
«Il y a deux ans, quelques maisons ont été inondées. Dans mon cas, la Ville s’est dégagée de toute responsabilité alléguant que c’était en raison de la pente négative de mon entrée et de mes gouttières. J’ai apporté les correctifs recommandés. J’ai une pompe qui fonctionne et un clapet anti-retour et mon sous-sol a de nouveau été inondé. Le classique ici, c’est qu’on nous dit qu’il y a des pentes négatives, mais il y a des voisins qui n’en n’ont pas et qui ont été inondés. Alors que l’on ne vienne pas nous dire que nos installations sont en cause. Il y a un problème d’égout dans le secteur, c’est clair», conclut M. Ouellette.
Une dame de 82 ans, Lorraine St-Onge, qui habite le quartier depuis 44 ans, a vécu sa quatrième inondation.
«Il y a beaucoup de solidarité dans le quartier. Par chance, Nicolas Ouellette m’a aidée», fait-elle remarquer.
«On se parle entre voisins, et on s’entraide. On se prête nos pompes!», lance pour sa part M. Ricard.
«On veut un plan d’action de la Ville pour nous aider dans l’éventualité où il y aurait d’autres épisodes de pluies diluviennes», signale Marc Chagnon.
Un autre secteur touché
Des résidents du secteur des rues Calixa-Lavallée et Louis-J.-Lafortune ont également manifesté leur intention de se présenter à la séance du conseil municipal pour demander que des améliorations soient apportées aux infrastructures.
«Plus de 15 résidences ont été touchées le 9 août dernier. Au moins 6, dont ma maison, ont eu un dégât d’eau pour la deuxième année consécutive. Le boulevard Industriel qui touche la rue Louis-J.-Lafortune a dû être fermé pour une deuxième fois puisqu’il était inondé ainsi que nos sous-sols. Cela prouve qu’il y a un grand problème dans le secteur » signale pour sa part Luc Lapierre.
Le secteur de la rue des Églantiers a aussi été affecté par les fortes pluies.
42 avis de réclamation
La Ville de Boucherville a reçu en date du 22 août 42 avis de réclamations pour des inondations.
La semaine dernière, la porte-parole de la Ville, Julie Lavigne, a précisé au Journal que la «Ville travaille activement à comprendre les problématiques survenues dans ces secteurs en particulier (également la rue des Églantiers), afin de mieux orienter son soutien et ses interventions».
Elle précise que les infrastructures municipales ne sont pas conçues pour gérer des niveaux de pluie tels que ceux observés le 9 août dernier.
«L’intensité de ces pluies dépasse largement celle prévue pour une période de récurrence de 100 ans, excédant ainsi les capacités prévues dans la conception des infrastructures en place.»
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