Le simple fait d’écouter un jeune est un outil d’une étonnante efficacité, selon les travailleurs de rue de la Maison des jeunes (MDJ) de Varennes qui arpentent les parcs et espaces verts de la municipalité l’été. Si leur effet préventif est difficilement chiffrable, ils sont persuadés qu’ils font une véritable différence pour les jeunes et dans la communauté.
« On veut assurer leur sécurité, que ce soit dans la ville, mais aussi dans leur vie personnelle, a expliqué la travailleuse de milieu Laurence Coté, qui prépare en parallèle une maîtrise en psychoéducation. On est un peu là pour les accompagner de manière informelle, on leur offre une certaine présence. On leur fait sentir comme quoi on est là pour eux. »
« Notre modèle d’intervention, c’est surtout dans la prévention et dans la réduction des méfaits, a ajouté le coordonnateur Alexi Horth, qui en sera à son cinquième été à la rencontre des jeunes. Ils ne nous voient pas comme une figure d’autorité, comme des professeurs ou des policiers. Nous, on est avec eux et non contre eux, ça fait toute la différence. »
« Nous avons eu une rencontre récemment avec les policiers communautaires de la Régie intermunicipale de police Richelieu/Saint-Laurent et ils nous ont dit que nous sommes le seul filet de sécurité que les jeunes ont durant l’été. Quand l’école est fermée, il n’y a plus de personnel enseignant, de techniciens en éducation spécialisée (TES), etc. On est leur seul filet de sécurité, on est là pour eux », a-t-il renchéri en ajoutant que les jeunes n’ont qu’à composer le 438 526-6912 afin d’entrer en contact avec les travailleurs de milieu.
Étude préoccupante
Il faut dire que la Maison des jeunes de Varennes, qui célèbre ses 40 ans d’existence, a un emplacement idéal puisqu’elle est adossée à l’école secondaire le Carrefour. Les jeunes élèves peuvent donc s’y rendre pour se retrouver, s’amuser et échanger. Et quand les jeunes ne viennent pas à la MDJ, c’est la MDJ qui vient à eux grâce notamment aux travailleurs de milieu.
« Ces jeunes-là ont tellement un bon potentiel, a plaidé Laurence Côté. Je pense qu’on a vraiment une ouverture avec eux qui fait en sorte qu’on a un aussi bon lien avec eux. Ça aide vraiment pour bien comprendre ce qu’ils disent. »
Les travailleurs de milieu gardent toujours en tête qu’une récente enquête menée en 2021 par l’Université de Sherbrooke sur la santé psychologique des 12 à 25 ans a révélé qu’un jeune sur deux présente des symptômes d’anxiété ou de dépression. « On reste à l’affût. Le meilleur outil, c’est l’écoute. Avec ça, tu peux faire beaucoup de choses! » a conclu Alexi.