La prévention des noyades, c’est dans son ADN

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Par Diane Lapointe
La prévention des noyades, c’est dans son ADN
Kacylia Roy Proulx à Hawaii. (Photo : Gracieuseté)

Sauveteuse, monitrice de natation, et étudiante en médecine, Kacylia Roy Proulx baigne littéralement dans la prévention des noyades depuis qu’elle est toute petite. C’est dans son ADN.

«Les noyades sont un sujet qui me touche profondément. Mon père m’a initiée très jeune au sauvetage. J’ai commencé à travailler comme sauveteuse à Sainte-Julie, à Varennes, à Beloeil, à Chambly, et à Montréal à l’époque où le centre aquatique de Boucherville était en construction, et j’ai eu la piqûre.

J’ai constaté l’impact que je pouvais avoir auprès des gens avec de simples petits gestes. Ça m’a poussée à aller plus loin encore», explique la Bouchervilloise qui est aussi première répondante, monitrice de natation, instructrice d’aquaforme, entraîneuse de triathlon, formatrice en sauvetage et premiers secours.

«Je suis allée suivre ma formation de sauveteur océanique en Australie. Là, j’ai vu des cas plus complexes, avec les vagues », précise Kalycia qui avait alors 17 ans. En janvier 2023, elle a agi en tant qu’aide technique pour la formation de nouveaux sauveteurs océaniques à Hawaii.

H2O
«J’adore l’eau et je pense que l’on peut vraiment s’amuser en toute sécurité. De là, j’ai eu l’idée, en 2020, de partir ma petite compagnie, avec mon amie Mélodie Côté-Hinse, pour contribuer à prévenir les noyades dans le confort du domicile. Il y avait énormément de demandes à cette époque puisqu’en raison de la Covid, les cours étaient annulés dans les piscines publiques.»

Depuis la création de H2O, qui offre des cours de natation et des services de surveillance à domicile, l’entreprise qui compte une dizaine de moniteurs dans ses rangs, a desservi plus de 14 villes de la Rive-Sud et 350 nageurs.

Parce que pour elle, la prévention est la meilleure arme, depuis l’été dernier, elle est aussi bénévole pour la Garde côtière canadienne auxiliaire, où elle fait de la prévention sur l’eau et répond aux appels d’urgence et de recherche et sauvetage.

Un enfant par jour aux urgences
Étudiante en médecine à l’Université McGill depuis deux ans, Kacylia travaille également sur une étude en collaboration avec l’Hôpital de Montréal pour enfants, le Dr Hussein Wissanji, l’Institut national de santé publique du Québec et le Bureau du coroner qui vise à évaluer la fréquence et les facteurs de risque liés aux noyades pédiatriques au Québec de 2017 à 2021.

Les résultats de cette recherche seront officiellement publiés en septembre prochain au congrès annuel de l’Association canadienne de chirurgie pédiatrique, mais quelques résultats ont été rendus publics récemment.

On y apprend, entre autres, qu’au Québec, pendant les mois d’été, en moyenne un enfant par jour se rend aux urgences pour une noyade ou une quasi-noyade.

«Malgré les efforts déployés pour sensibiliser à la sécurité aquatique et l’adoption de lois visant à renforcer la sécurité des piscines, la noyade demeure la principale cause de décès chez les enfants âgés de 1 à 4 ans, et la deuxième cause de décès par blessure non intentionnelle chez les enfants âgés de 5 à 14 ans à travers le monde», déplore la future docteure.

Sauvetage par drones
Bien qu’elle soit jeune (elle est âgée de 22 ans), sa vie est depuis longtemps vouée à la prévention des noyades. Lorsqu’elle était en cinquième secondaire, Kacylia et son collègue de classe, Hugo Oth, ont conçu de toute pièce un drone capable de détecter des victimes de noyade, à l’aide de la reconnaissance vocale, d’images et de mouvements.

Cet appareil autonome peut voler selon un quadrillage prédéterminé dans une zone à risque de noyade et détecter des personnes en train de se noyer. Il a la possibilité également de se rapprocher de la victime et de larguer une bouée de sauvetage qui se déploie au contact de l’eau. Le drone envoie ensuite les coordonnées GPS de la personne aux autorités locales les plus proches ou à un poste de sauveteurs.

Kalycia avait eu cette idée pendant son sommeil. Le drone n’a pas été commercialisé, par contre, plusieurs conceptions similaires ont été mises en place à travers le monde depuis les dernières années.

«La particularité de notre drone est qu’il permet la localisation des victimes par reconnaissance vidéo, alors que la plupart des drones sur le marché doivent être pilotés et ne peuvent reconnaître une victime de manière autonome», précise-t-elle.

Les conseils de Kacylia
Parce que la prévention est son dada, voici quelques conseils que Kalycia souhaite partager avec les lecteurs de La Relève.
Surveillance constante: Restez attentif près de l’eau, même si les enfants savent nager. Évitez toute distraction. Les accidents peuvent survenir rapidement et silencieusement. Pour les fêtes et BBQ d’été autour de la piscine, envisagez des services de surveillance et de sauvetage à domicile pour une tranquillité d’esprit totale.

Barrière de sécurité: Installez des barrières de sécurité autour des piscines conformes à la réglementation québécoise pour empêcher l’accès direct depuis la maison.

Cours de natation: Les cours de natation offrent aux enfants et aux adultes les compétences nécessaires pour se déplacer efficacement dans l’eau et réagir en cas d’urgence.

Port de gilets de sauvetage: Les participants à des activités nautiques doivent porter des gilets de sauvetage appropriés et bien ajustés. Ils peuvent éviter jusqu’à 90% des noyades liées à la navigation.

Éducation sur les dangers aquatiques: Sensibilisez les enfants et les adultes aux dangers de l’eau, tels que les courants forts et les profondeurs variables et ce, surtout lors de la découverte de nouveaux plans d’eau en voyage ou au lac du chalet où les conditions peuvent être différentes.

Apprendre la RCR: Apprenez les techniques de RCR pour intervenir en cas d’urgence en attendant l’arrivée des secours.
Nager en groupe: Nagez toujours en groupe et enseignez aux enfants dès leur plus jeune âge à ne pas aller dans l’eau seul.

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