Une témoin de l’accident mortel survenu mardi à l’intersection du boulevard du Fort-Saint-Louis et de la rue Jacques-Ménard, à Boucherville, souhaite rectifier certains éléments qui circulent largement sur les réseaux sociaux. Selon elle, plusieurs commentaires imputent trop rapidement la collision à la vitesse des automobilistes, alors que sa propre observation du choc l’amène à nuancer ce portrait.

La témoin, qui désire conserver l’anonymat, se trouvait dans un véhicule circulant en direction de Varennes lorsque l’accident s’est produit. Son conjoint était au volant, directement derrière l’automobile qui a percuté le piéton.

«On a tout vu. Mon mari suivait le véhicule qui a frappé le monsieur. Le conducteur n’allait vraiment pas vite. Il n’a tout simplement pas vu le piéton», dit-elle.

Selon elle, le piéton aurait traversé tête baissée, dans la traverse piétonnière. «Je l’ai vu marcher tête baissée. Il n’a jamais regardé à gauche ou à droite», affirme-t-elle.

Elle explique avoir retrouvé le téléphone cellulaire de la victime un peu plus loin, sans toutefois pouvoir confirmer si celui-ci était utilisé au moment de la traversée.

D’après elle, le piéton se trouvait près de la ligne jaune centrale lorsqu’il a été frappé, dans la voie de gauche en direction de Varennes. «Le conducteur devant nous n’a pas freiné. Dès qu’il est sorti de sa voiture, il répétait : “Je ne l’ai pas vu.”»

La témoin soutient que l’impact a été fatal. Les policiers sont rapidement arrivés sur les lieux, rapporte-t-elle.

Un choc difficile à vivre

Très ébranlée, elle dit avoir été contactée par l’équipe de soutien psychosocial de l’hôpital Pierre-Boucher en raison de son statut de témoin direct.

«Voir ça, c’est dur. Je veux juste que les faits sortent correctement. Ce n’est pas vrai que c’est toujours la vitesse. Il faut que les piétons restent vigilants. On ne peut jamais prendre pour acquis qu’une voiture va arrêter parce qu’on est dans une traverse», affirme-t-elle.

Concernée par la sécurité piétonne

La témoin parle aussi plus largement de la sécurité dans les traverses piétonnières de Boucherville, qu’elle juge parfois mal comprises par certains usagers, automobilistes comme piétons.
«Autant les passages protégés sont là pour aider, autant ils donnent parfois aux gens un faux sentiment de sécurité. On ne peut pas traverser sans regarder.»

Enquête toujours en cours
Le Service de police de l’agglomération de Longueuil poursuit son enquête afin d’établir les circonstances exactes du drame. L’identité de la victime n’a pas encore été rendue publique.

La Ville de Boucherville a publié mercredi un communiqué pour offrir ses condoléances à la famille et aux proches de la victime.